« Mon objectif à moi, c'est d'aller à un congrès responsable et qui s'adapte à la nouvelle situation, aujourd'hui je n'ai pas d'ambitions, ma seule ambition c'est d'aller vers un congrès de responsabilité, de maturité et qui va être dans une nouvelle dimension d'adaptation de refondation. Je vous le dis, je ne suis pas candidat pour un autre mandat, pour que les choses soient claires .» Tels ont été les propos du secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, tenus durant la session extraordinaire du conseil exécutif national, organisé jeudi à Oran, au niveau du complexe des Andalouses. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Contrairement aux rumeurs, la rencontre qu'a présidée Sidi Saïd n'a connu aucun incident, ni la présence de ses détracteurs qu'on annonçait venir chahuter sur la rencontre. Au contraire, les opposants à la gestion du SG de l'UGTA ont tout simplement boycotté la rencontre. Si, au début de la rencontre, la séance s'est tenue à huis clos, au bout d'une heure, les quelques journalistes ayant fait le déplacement ont été invités à entrer dans la salle. Dans un premier temps, pour « vous prouver que contrairement au chaos virtuel décrit sur les réseaux sociaux faisant croire que la rencontre connaît des remous, vous pouvez constater qu'il n'en est rien et que tout se passe dans le calme et la sérénité », nous a confié l'un des membres de la commission exécutive. En second lieu, Sidi Saïd avait envie d'adresser plusieurs messages sur un ton d'adieux. « Moi, j'ai fait mon travail de syndicaliste, de républicain, et de citoyen, il appartient au congrès de l'évaluer s'il est bon ou mauvais .» Il défend ses mandats : « J'ai énormément donné pour que cette stabilité puisse exister parce qu'il ne faut pas le nier, il y a une stabilité et une paix sociale. Ça a été dur pour moi avec mes équipes, mes copains, c'est une réalité aujourd'hui que personne ne peut nier. » Toutefois, il reconnait avoir failli. « Nous avons pu accomplir d'énormes choses, comme également on a failli, c'est tout à fait normal. » Tout en qualifiant le mouvement populaire national d'emprunt d'exemplarité qui se fait, dit-il, dans la démarche pacifique dans une responsabilité inouïe, il saluera la conjugaison des efforts de l'ANP, sans nommer Gaïd Salah, et des services de sécurité qui ont su surmonter, dit-il, cette pression sur eux et ont fait que ce mouvement pacifique se fasse sans violence. « Il faut respecter ces institutions, il faut laisser le politique se faire, nous voulons avoir un président de la République issu du peuple. Il aura une lourde tâche, il faut le dire aujourd'hui, que ce soit sur le plan politique, économique et social et de répondre au peuple dans toutes ses dimensions et compartiments .» Dans une déclaration à la presse, Sidi Saïd dira que « l'euphorie, elle est bien l'extase aussi mais lorsque nous allons affronter les réalités, ça va être très très dur. Je crois humblement en tant que citoyen républicain qu'il faut que nous conjuguions nos efforts démocratiquement avec une vision républicaine et ce sont les urnes qui doivent parler .» Revenant à l'objet de cette rencontre, l'on saura qu'une décision a été prise au niveau de la commission nationale exécutive de l'UGTA d'avancer le congrès, sachant que le mandat actuel ne s'achève que le 6 janvier 2020. « A cet effet, nous avons installé la commission nationale de préparation du congrès qui va se réunir le 27 de ce mois pour arrêter les mécanismes de ce congrès et nous allons vers un congrès qui dégagera une équipe qui va s'adapter à la situation dans le nouveau paysage politique », nous expliquera le SG de l'UGTA. La tenue du congrès se fera, confie-t-il, en prenant en considération la date de l'élection présidentielle : « La commission va se réunir le 27 avril et nous allons évaluer cette problématique, le plus important c'est que nous avons créé une commission nationale de préparation du congrès, ça démontre que nous n'avons pas peur. Je ne cherche pas à me maintenir, si vous vous rappelez, je l'ai déjà dit auparavant.» Abordant les attaques acerbes qu'il subit ces derniers temps, Sidi Saïd dira que cela fait mal psychologiquement. « Que des gens soient violents par leur verbe envers l'organisation, moi ma personne n'est que secondaire, mais moi, j'aurais voulu que les gens viennent ici discuter, donner leur point de vue et veiller à ce que l'organisation UGTA soit souveraine .» Concernant les secrétaires régionaux qui font partie du mouvement de contestation contre Sidi Saïd et qu'il aurait exclus, il niera cette information en expliquant : « Comme vous voyez, la réunion se passe normalement et dans le calme, contrairement aux intox virtuelles. Nos détracteurs disent que nous n'avons pas soutenu le hirak, nous avons rendu public notre communiqué de soutien le 11 mars, nous voulons construire cette démocratie dans le calme. Nous avons envoyé des convocations à tous les membres de la commission exécutive, nous n'avons exclu personne sauf ceux qui ont des sanctions disciplinaires. » Quant à ceux qui ne sont pas venus ce jeudi prendre part à la réunion, à savoir ceux des wilayas de Tizi Ouzou, de Béjaïa, de Tlemcen, et de Saïda, par leur absence, dira l'intervenant, ils devront prendre leurs responsabilités devant l'opinion publique et devant les travailleurs de leurs wilayas respectives. A. B.