La crise latente qu'endure le FFS depuis des mois a connu, hier samedi, un grave développement qui risque d'envenimer davantage la situation. M. Kebci - Alger (Le Soir) - La session extraordinaire du conseil national du doyen des partis de l'opposition convoquée, hier samedi, par l'instance présidentielle n'a pu se tenir. Et pour cause, le siège national du parti a connu une ambiance inhabituelle puisque pris d'assaut dès les premiers instants de la journée, par des dizaines de militants et d'élus locaux, notamment issus des deux puissantes fédérations, celles de Tizi-ouzou et de Béjaïa. L'objectif était clair, tout ce beau monde était venu en découdre avec les membres de l'instance présidentielle, notamment Ali Laskri, accusé par ses adversaires de «vider le parti de ses cadres et militants», voire de «livrer le parti à un clan du pouvoir». Plus que le sabordage de la session extraordinaire du conseil national du parti, c'est le coordinateur du présidium qui a été «chassé» du siège du FFS, par une foule en furie qui lui criait à la face «dégage». Deux autres cadres dirigeants, Hakim Lamdani et Djamal Chafa, vice-présidents de l'APW d'Alger, ont été également chassés pour avoir notamment participé, jeudi dernier, à une sortie sur terrain du ministre du tourisme et de l'artisanat, un ministre issu du gouvernement de Noureddine Bedoui dont la rue réclame le départ tout comme le système en entier, pour son «illégitimité». Devant cette situation et quelque temps après, le Premier secrétaire national du FFS, Hakim Belahcel, a remis sa démission. Laskri dénonce un «putsch» Contacté, Laskri a tenu à dénoncer un «véritable putsch» dont il a été victime, accusant ses adversaires d'avoir usé de «violence» et d'avoir «mobilisé des étrangers au parti», pour la plupart des «fonctionnaires des wilayas de Béjaïa et de Tizi-Ouzou». «Ces gens veulent réduire au silence le FFS en ces moments où le pays connaît une révolution», accuse-t-il encore, non sans qualifier de «gravissime» ce à quoi ont recouru ses adversaires.«L'instance présidentielle est toujours là et elle ne reconnaîtra aucune des résolutions qu'une session fantoche du conseil national, prévue dans l'après-midi, prendrait», avertit notre interlocuteur. Pour un cadre proche de Laskri, l'empreinte du fameux cabinet noir «saute aux yeux», ce dont se défendent les contestataires qui parlent d'un «ras-le-bol généralisé de la base militante» à l'égard de la gestion «policière» de l'instance présidentielle sortante. Congrès rassembleur en vue En effet, ne se contentant pas de l'avoir renvoyé en dehors du siège national du parti, les adversaires de Laksri devaient se retrouver, hier, dans une session extraordinaire du conseil national élargie aux fédérations, pour donner suite à leur protesta. Des contestataires qui parlent, d'ores et déjà, de l'annulation de toutes les décisions, notamment celles portant exclusion de parlementaires et d'autres cadres du parti, prises par l'instance présidentielle depuis le 25 janvier dernier. L'option d'un congrès rassembleur est également projetée pour «faire reprendre au FFS sa place parmi le peuple et le faire renouer d'avec les valeurs de feu Hocine Aït-Ahmed que l'équipe à Laskri a dévoyées», affirme-t-on parmi les contestataires. M. K.