Ciblé par un nouveau mouvement de redressement, après celui de 2012 qui avait abouti à sa démission, Ahmed Ouyahia ne compte pas se laisser faire cette fois-ci. Le secrétaire général du RND ne va donc pas céder à ce qu'il a déjà qualifié de « dictature de la minorité » et décide de contre-attaquer ses adversaires qui ont appelé à l'organisation d'un congrès extraordinaire en vue de le destituer. Dans un communiqué diffusé hier, le parti d'Ouyahia a affirmé que le groupe qui veut préparer la tenue d'un congrès extraordinaire «est majoritairement composé de personnes qui ne sont pas membres du conseil national». «Un groupe composé d'anciens membres du parti prétend à travers certains médias préparer un congrès extraordinaire pour écarter le SG du RND. (…) Ce groupe est composé majoritairement de personnes ne possédant pas la qualité de membre du conseil national, des personnes connues par les militants du parti et l'opinion publique pour leurs tentatives désespérées de mener des mouvements de redressement au sein du RND», a souligné le parti. Il ajoute qu'une mouture de soutien à M. Ouyahia a été signée récemment par 337 membres sur 424 membres du conseil national du parti, soit plus de deux tiers de cette instance souveraine entre deux congrès. Evoquant l'article 26 des statuts du parti qui stipule que le congrès se réunit en session régulière tous les cinq ans, et peut tenir une réunion extraordinaire sur convocation du secrétaire général ou des deux tiers des membres du conseil national, le RND a rappelé qu'Ouyahia a été élu secrétaire général du parti lors du 5e congrès tenu en 2016 par la majorité absolue par vote à bulletin secret. Avec ces précisions, le RND tente d'avorter les démarches du groupe de Belkacem Mellah qui veulent lancer un mouvement de redressement contre Ouyahia, dans le sillage du mouvement populaire contre le système. Ils ont appelé, il y a quelques jours, la classe politique à refuser de traiter avec Ahmed Ouyahia en tant que secrétaire général du RND «en réponse aux demandes de la population et de rejeter toutes ses initiatives dans le fond et dans la forme». Dans les rues algériennes, faut-il le rappeler, c'est tout le RND qui est décrié, les contestataires d'Ouyahia compris, à côté du FLN et tout le système politique. Karim A.