Conforté par la décision du ministère de l'Intérieur, le congrès extraordinaire du RND se tiendra, à partir de ce jeudi, sur deux jours pour élire le nouveau Secrétaire général du Parti. Ce qui devait n'être qu'une formalité au sortir de la réunion du Conseil national du RND, le 28 novembre 2015, à Zeralda, où il a été procédé à l'installation de la Commission nationale chargée de la préparation de ses assises, présidée par Ahmed Ouyahia, s'est transformé en une levée de boucliers de cadres du parti, exigeant le report du congrès extraordinaire pour des «dérives» ayant entaché sa préparation, allant jusqu'à saisir le ministère de l'Intérieur sur plusieurs infractions. Interrogé sur cette question, le membre du Secrétariat national et porte-parole du RND, Seddik Chihab, avait affirmé que le report du congrès est «impossible» et qu'il ne voyait «aucune raison valable ou revendication qui mérite qu'on reporte le congrès». Le numéro 2 du parti rappelle que la Commission nationale est composée des deux tiers des membres du Conseil national dont font partie certains contestataires. A ces derniers, Seddik Chihab reproche de ne pas assister à la vie partisane et de ne même pas envoyer des procurations, alors que certains d'entre eux ne sont même pas encartés, dira-t-il. Pour ce qui est des infractions, il précisera qu'il s'agit «de prétextes fallacieux, erronés et sans fondement». Pour les contestata ires, des irrégularités ont été relevées, lors de la préparation du congrès, accusant Ouyahia de faire de ce rendez-vous un congrès ordinaire avec l'inscription d'autres points à l'ordre du jour. Dans leur requête, déposée auprès du département de l'Intérieur, ils soutiennent que l'opération de préparation du congrès extraordinaire n'est pas légale ni conforme aux textes régissant le fonctionnement du parti. Les sorties médiatiques des opposants ont poussé Ouyahia à régir à travers un communiqué virulent où il exprime son indignation et son regret quant aux agissements d'un «certain nombre de cadres et d'anciens militants du parti». Il les tancera, affirmant qu'«aucun groupuscule ni aucune minorité n'imposera, désormais, son diktat au sein du Rassemblement national démocratique». Ce à quoi, les contestataires ont répondu, dénonçant la politique de «fuite en avant» adoptée par l'actuelle direction du parti. Les opposants, parmi lesquels figurent d'anciens membres du mouvement pour la sauvegarde du RND affirment, également, qu'ils n'ont aucune intention «de créer un mouvement de redressement» contre Ouyahia. «Notre action est motivée par le souci de soutenir les voix qui se sont élevées pour dénoncer l'exclusion, l'oppression et la marginalisation au RND», selon eux. Rappelons que cédant à la pression d'un mouvement de redressement, Ahmed Ouyahia avait démissionné de la direction du RND, en janvier 2013 prenant les devants d'un retrait de confiance.