Le mouvement de redressement au niveau du parti d'Ahmed Ouyahia se précise. Des anciens cadres du RND, écartés ou marginalisés durant ces dix dernières années, l'appellent à démissionner. Dans une déclaration rendue publique hier, 100 cadres du RND, dont des anciens ministres, des membres du conseil national et des députés, réclament la démission d'Ahmed Ouyahia et de sa direction et l'élection d'un nouveau secrétaire général. Accusant Ouyahia d'utiliser le parti à des «fins douteuses», ils demandent dans ce sillage la convocation d'un congrès extraordinaire pour élire un nouveau secrétaire général. Les signataires de cette déclaration soulignent également qu'Ahmed Ouyahia est aujourd'hui rejeté par le peuple, malgré son appel au président Bouteflika de démissionner afin de débloquer la situation politique. Ils invitent également toutes les structures du parti à rallier leur cause. L'étau se resserre donc sur le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, vu que 100 membres du conseil national exigent sa démission immédiate, après la cascade de démissions collectives des militants du RND (2000 militants). Plusieurs groupes de contestataires se sont constitués pour réclamer la même chose, à savoir la démission d'Ouyahia et sa direction et l'élection d'un nouveau secrétaire général. La situation est tendue. Les contestataires menacent d'occuper le siège pour déloger Ouyahia s'il refuse la tenue d'un conseil national extraordinaire du parti. «Nous avons envoyé une lettre à Ouyahia pour lui demander de convoquer un conseil national extraordinaire dans les meilleurs délais. S'il refuse, nous allons occuper le siège du parti. Nous avons avec nous 100 membres du Conseil national sur 253», explique à TSA Belkacem Mellah. L'ex-ministre est un fervent opposant à Ahmed Ouyahia. Selon lui, les contestataires lui reprochent aussi d'avoir rédigé le communiqué appelant à la démission de Bouteflika sans consulter le conseil national. Dans ses sorties médiatiques, Mellah n'hésite pas à descendre en flammes Ouyahia, lui reprochant d'avoir lâché Bouteflika avant la fin de son mandat présidentiel. Il n'a a aucun moment caché sa volonté de reprendre les rênes du parti. Mellah avait même assuré que 3 000 militants du RND étaient derrière lui, soulignant que les frondeurs comptaient exiger la tenue d'un congrès extraordinaire pour changer la direction du parti. Belkacem Mellah s'était déjà opposé à Ahmed Ouyahia en 2016 lorsqu'il avait présenté sa candidature pour le poste de secrétaire général du RND. Par ailleurs, de nombreuses informations relayées par les médias sur une possible démission d'Ouyahia, après son éviction de la tête du gouvernement, ont été vite démenties par la direction du parti, affirmant que le SG compte bien poursuivre son mandat à la tête du RND. Et en dépit de la réunion tenue dimanche dernier avec les secrétaires de wilaya de son parti auxquels il a pu arracher un soutien absolu, Ahmed Ouyahia semble plus que jamais sur la sellette.