«Je fais confiance à la commission nationale de préparation du congrès, je suis sûr aussi d'être élu secrétaire général du RND avec une différence de 150 voix de plus en ma faveur par rapport à Ouyahia». En étant d'un optimisme aussi béat, Belkacem Mellah s'est donc engagé dans une bataille qu'il est sûr de gagner. L'on ne sait pas ce qui le laisse aussi serein, confiant et rassuré, on sait juste qu'il est convaincu qu'il «étalera Ouyahia à plate couture en gagnant la bataille de l'urne; j'aurais 150 voix de plus que lui dans le décompte des voix votantes», nous a-t-il dit hier. Les votants, ce sont les 1.500 congressistes qui seront présents les 5, 6 et 7 mai prochain au congrès extraordinaire «et dont 30% sont des femmes», note fièrement Mellah. Le RND en sera alors à son 5e congrès, celui-ci sera extraordinaire parce qu'il y a eu démission de Abdelkader Bensalah du poste de secrétaire général du RND, il y a près de 7 mois de cela. En réponse à la dernière tentative d'une douzaine de personnes qui ont demandé le report du congrès extraordinaire et à laquelle Ouyahia a répondu avec virulence, Mellah affirme que «je fais confiance à la commission nationale, j'en suis d'ailleurs membre puisque je suis membre du Conseil national; elle est composée de 180 membres, ce qui constitue les deux tiers des membres du Conseil national qui en compte 275». Il rappelle que la commission en question a été désignée par Ouyahia mais a été votée par le Conseil national et qu'«elle a donc toute la légalité qu'il lui faut», précise-t-il. Aujourd'hui, samedi, il fait savoir qu'«il y a aura dans chaque wilaya la tenue d'un conseil pour voter les noms de ceux qui seront congressistes en mai prochain». Le 16 avril prochain, ce sera au tour des congrès régionaux de se tenir, comme déjà annoncé par le SG par intérim. «Ces congrès régionaux adopteront les textes qui devront être approuvés par le congrès extraordinaire, textes portant statuts et règlement intérieur du parti dont se charge une commission, il y a aussi la commission économique et financière, la commission organique et la commission de candidature», explique Mellah. Un 3e candidat en plus d'Ouyahia et de Mellah ? Le premier candidat au poste de SG du RND se dit rassuré «par l'avenir démocratique du RND», parce que, nous dit-il, «c'est la première fois que le RND a une commission de candidature, ça veut dire que le temps du plébiscite est révolu, et c'est l'urne qui doit trancher entre les candidats». Il rappelle qu'«avant, c'étaient les congrès régionaux qui ouvraient le bal pour le plébiscite d'un seul candidat et le congrès n'avait qu'à approuver, mais pour cette fois, la salle où devront se tenir les élections du secrétaire général est déjà choisie à l'hôtel El Aurassi qui abritera le congrès extraordinaire du parti». L'on note que l'institution de la commission de candidature a été retenue dans les statuts votés par le 4e congrès. «L'article 21 des statuts oblige que les candidatures au poste de SG doivent être déclarées publiquement 15 jours avant la tenue du congrès», informe Mellah. Ne reste donc que quelques jours à Ahmed Ouyahia pour annoncer sa candidature, ceci pour être maintenu au poste de SG dont il tient l'intérim depuis le départ de Bensalah. «Ouyahia le fera en principe cette semaine», nous dit Mellah. Mais, ajoute-il sur un ton étonné, «on dit au sein du RND que dans une dizaine de jours, il y aura une troisième candidature». Qui est-elle, d'où vient-elle ? Mellah affirme n'en savoir rien. «J'aimerais bien que ça soit une femme pour cette fois, le RND en compte plusieurs qui méritent de le diriger», dit-il. Il pense qu'ainsi «le congrès sera un véritable show démocratique». Pour l'heure, Ouyahia vient d'envoyer une correspondance aux instances locales pour leur dire que Mellah est candidat. «Les fonctionnaires politiques mentent à Ouyahia» Il prie pour que «les fonctionnaires politiques du RND ne se présentent pas, ils sont trop hypocrites», souligne-t-il. «Beaucoup mentent à Ouyahia sur la réalité que vit le RND sur le terrain, s'il se déplace en catimini dans les wilayas, il trouvera les bureaux des instances locales du parti fermés aux militants, il doit d'ailleurs se demander pourquoi les militants de 1997 ont quitté le parti pour aller vers d'autres ou en créer de nouveaux», indique-t-il. Pour lui, «le RND est devenu un parti de cancans, on ne fait plus de politique comme il se doit». Ceux que Belkacem Mellah qualifie de «fonctionnaires politiques du RND» sont ceux-là même, affirme-t-il «qui ont voulu faire partir Ouyahia et qui ont aussi signé pour le faire ramener». Il est persuadé que pour cette fois, «ils vont le soutenir parce qu'ils veulent être des têtes de liste des législatives dont la tenue aura lieu dans seulement 9 mois». Il rend hommage «aux militants de base qui sont restés fidèles au RND, ils respectent la discipline partisane quel qu'en soit le prix». D'ailleurs, c'est sur leurs voix qu'il compte damer le pion à Ouyahia. Un rêve que Mellah caresse depuis de longues années. Interrogé sur les révélations des Panama Papers qui ont mis en avant, entre autres personnalités accusées de fraude fiscale, le nom de Abdesselam Bouchouareb, Mellah dit simplement que «lui-même a affirmé à la commission à l'APN qu'il est innocent, jusqu'à preuve du contraire». Belkacem Mellah animera aujourd'hui un meeting à Oran. «Ce sera la 20e wilaya où j'organise des rencontres électorales; le 14, je serais à El Oued, le 16, j'assisterai au congrès régional qui se tiendra à Mila, j'y serais en tant qu'élu d'Oum El Bouaghi, les 18 et 19, je ferais Tamanrasset, Béchar et Tindouf, je me déplacerais dans toutes les wilayas du pays».