Est-il difficile pour des responsables, toujours en poste et en pleine révolution pacifique, de se départir des pratiques autoritaires du système décrié dans toute l'Algérie ? Karim Aïmeur - Alger (Le Soir) - Alors que le peuple s'oppose à l'élection présidentielle, les maires de plusieurs communes refusent de l'organiser, les magistrats qui ne veulent pas superviser le scrutin se plaignent de pressions exercées par le ministère de la Justice afin de les contraindre à participer à l'opération. Le porte-parole du Club des magistrats, Merzougui Saâd Eddine, a dénoncé, hier, sur TSA, des pressions «exercées sur les magistrats qui boycottent les élections du 4 juillet et ont refusé d'entamer aujourd'hui la révision des listes électorales». Il a précisé que ces pressions ont notamment été exercées sur les magistrats des cours de justice d'Oued Souf et Annaba, affirmant que la révision des listes électorales est «boycottée unanimement par 23 cours de justice». Hier matin, le ministère de la Justice a affirmé que l'opération de révision des listes électorales se déroulait dans de «bonnes conditions», soulignant que seuls quelques magistrats refusent d'assurer l'opération. Ces derniers seront «remplacés», selon le département de la Justice. Selon le porte-parole du Club des magistrats, dans certaines cours, «des conseillers et procureurs ont été chargés d'entamer la révision des listes électorales alors que, normalement, c'est aux juges que revient cette tâche». «Nous mettons en garde le ministère de la Justice contre les conséquences de ces agissements», a-t-il averti avant d'annoncer un nouveau sit-in par les magistrats devant le ministère de la Justice pour demander «le départ des trois B du ministère, qui sont le ministre Brahmi, le secrétaire général Boudjemâa Aït Aoudia et l'inspecteur général Benhachem Tayeb». Pendant ce temps, les maires de plusieurs communes se concertent pour rejeter l'organisation du scrutin. K. A.