Au neuvième vendredi du mouvement populaire de protestation, la population de Annaba est sortie autant que les précédentes semaines sinon plus pour réclamer le départ des résidus de la mafia qui a, durant 20 ans, dépouillé le peuple de ses richesses. La population ne se satisfait nullement de la chute de l'un des trois B (le président du Conseil constitutionnel, Belaïz), intervenue en cours de semaine, mais exige toujours que les deux autres B «dégagent», «certes, nous avons remporté une autre bataille, mais la lutte pacifique continue pour les voir déguerpir jusqu'au dernier. Il faut rester vigilants et unis et maintenir la pression», a insisté ammi Ahmed, un vieux Bônois qui n'a raté aucun vendredi de manifestation depuis le 22 février écoulé. Dès la matinée, le lieu emblématique de la protesta, le cours de la Révolution grouillait déjà de monde entouré de revendeurs d'emblèmes, d'écharpes et de casquettes aux couleurs nationales. En groupes, les gens dissertaient sur les slogans et autres revendications qu'ils s'apprêtent à brandir lors de la marche. Celle-ci s'est ébranlée vers 14h. Une foule immense composée de femmes, d'hommes de tout âge, et de couples avec leurs enfants, venus des quartiers du chef-lieu et des autres agglomérations de la wilaya, ne veulent en aucun cas, et comme les autres semaines, rater la marche du vendredi. Lors de leur démonstration de force, les manifestants affichaient toujours les mêmes slogans de rejet de l'ensemble des figures représentant le système honni. Outre les noms des 2 B qui veulent s'accrocher à leurs postes de responsables, celui de Tliba, le sulfureux député de Annaba et d'autres caciques du régime reviennent toujours parmi les noms dénoncés par les manifestants. Après plusieurs heures de protestation, sous l'œil discret des forces de l'ordre qui, en retrait, surveillaient les alentours du cours de la Révolution et des rues adjacentes, la foule s'est progressivement dispersée dans le calme. Elle se donne rendez-vous pour le vendredi prochain et les autres jusqu'à la satisfaction totale de leurs revendications. Ils tiennent toujours au caractère pacifique «Silmiya» de leur mouvement, brandi chaque week-end. A. Bouacha