Septième semaine de protestation non-stop du peuple contre les tenants du pouvoir pour une Algérie libre et démocratique. A Annaba, la mobilisation est toujours aussi importante sinon plus que les semaines écoulées. Jeunes et moins jeunes des deux sexes, couples avec enfants et même des personnes du troisième âge et d'autres aux besoins spécifiques sortis par dizaines de milliers sur le cours de la Révolution et les principales autres rues du centre-ville pour crier leur dégout de ceux qui se sont approprié les biens du peuple. Aux slogans habituels : «El djeich, echaâb khawa khawa», (l'armée et le peuple sont frères), «FLN, RND dégagez», «Djazaïr horra dimocratia» (Algérie libre et démocratique) «le pouvoir au peuple», «les manifestants ont ajouté cette fois-ci d'autres plus directs. Brandissant comme chaque vendredi l'emblème national, après une première victoire acquise avec la démission forcée du chef du gâchis qui a duré deux décennies, ils exigent aussi le départ de toutes les figures ayant incarné le système honni par le peuple. Des banderoles et pancartes sont brandies par les protestataires. Sur l'une d'elles, on peut lire : «1962 : la libération de la terre; 2019, la libération du peuple». Les noms des quatre B (Bensalah, Belaïz, Bedoui, Bouchareb) sont les plus souvent cités par les manifestants pour dégager de la scène. Et le plus tôt serait le mieux, estiment-ils. Un autre nom bien connu ici et qui revient également dans les dénonciations de la population de Annaba est celui de Baha Eddine Tliba. Son nom est intimement lié au grand trafic du foncier qui a marqué ces dernières années la quatrième ville du pays. Les manifestants réclament sa traduction devant les tribunaux pour répondre de son enrichissement rapide et douteux. Durant plusieurs heures, les manifestants, à l'instar des autres régions du pays, ont poursuivi leur mouvement de protestation pour le septième vendredi dans un climat pacifique qui a étonné le monde. Ils tiennent à la poursuite de leur mouvement toujours paisible et non violent tant que les tenants du pouvoir ou ce qui en reste n'obtempèrent pas à leurs exigences et le plus tôt serait le mieux. A. Bouacha