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Gaïd Salah réaffirme son appui à Bensalah et Bedoui Il estime que : «C'est au nouveau président élu de satisfaire le reste des revendications populaires»
L'armée ne veut d'aucun autre scénario pour la gestion de l'après-Bouteflika en dehors de sa feuille de route qui consiste en l'organisation d'élection présidentielle dans les délais, c'est-à-dire le 4 juillet, conformément aux dispositions de l'article 102 de la Constitution, et appuie clairement l'actuel chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, et le gouvernement de Noureddine Bedoui. Elle exclut toute réforme ou transition avant l'élection d'un nouveau Président. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - C'est, en substance, le message lancé, hier mardi, par le vice-ministre de la Défense nationale, chef de l'état-major de l'Armée nationale populaire, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, dans son nouveau discours à la Nation, prononcé, cette fois, à partir de Hassi Bahbah, en première Région militaire. « Je tiens à rassurer de nouveau le peuple algérien et lui assurer que l'Armée nationale populaire continuera à l'accompagner avec la même détermination et résolution, suivant une stratégie bien étudiée, jusqu'à la concrétisation de ses attentes légitimes, qui commencent, Dieu merci, à porter leurs fruits progressivement, jusqu'à ce qu'elles soient totalement concrétisées selon les étapes préconisées par l'Armée nationale populaire, qui a de tout temps fait prévaloir l'intérêt de la Nation et du peuple et en a fait un objectif au-dessus de tout. Des étapes qui requièrent de la raison, de la clairvoyance et de la sérénité afin de les parachever en toute quiétude et sécurité .» Entre autres étapes de cette feuille de route, les consultations auxquelles avait appelé le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, et qui ont fait l'objet d'un rejet massif sans précédent de la part de la classe politique. Ce que regrette et dénonce fermement le chef d'état-major. Il accusera même « certaines voix » de vouloir « entraîner le pays vers le piège du vide constitutionnel ». Il dira, à ce propos : « S'agissant de ces étapes prometteuses, visant à parachever le projet de l'édification nationale, nous avons constaté l'apparition de certaines voix qui ne veulent aucun bien à l'Algérie, appelant à l'entêtement et l'acharnement à maintenir les mêmes positions préétablies, sans tenir compte de tout ce qui a été réalisé, le rejet de toutes les initiatives et le boycott de toutes les démarches, y compris l'initiative de dialogue qui est censée être un des mécanismes civilisés qu'il y a lieu de valoriser, notamment dans ces circonstances particulières que vit notre pays .» Il ajoutera encore : « Ainsi, il y a lieu de mettre à profit toutes les opportunités pour aboutir à une convergence des visions et un rapprochement des points à même de permettre d'aboutir à une solution, voire plusieurs, à la crise dans les plus brefs délais, car si la situation perdure davantage, elle aura des conséquences néfastes sur l'économie nationale et sur le pouvoir d'achat des citoyens (…) ». Avec le départ de Bouteflika et l'enclenchement d'une grande opération de lutte contre la corruption, entre autres, Gaïd Salah estime que la mouvement populaire a déjà obtenu assez d'acquis, suggérant de confier au prochain Président élu la mission de « satisfaire le reste des revendications populaires légitimes ». L'armée défend d'ailleurs de manière déterminée cette option de l'élection présidentielle dans les délais et éviter de se retrouver face à une dangereuse situation de vide constitutionnel et institutionnel. Et Gaïd Salah l'affirme à haute voix : « Ces voix et ses positions obstinées œuvrent à entraîner le pays vers le piège du vide constitutionnel et le faire entrer dans la spirale de la violence et de l'anarchie, ce que refuse catégoriquement, à la fois , tout citoyen dévoué à sa patrie, et l'Armée nationale populaire .» Et de trancher : « A tous ceux-là nous dirons que le peuple algérien est souverain dans ses décisions, et c'est à lui qu'il appartient de trancher la question lors de l'élection du nouveau président de la République, qui aura la légitimité requise pour satisfaire le reste des revendications populaires légitimes .» «Nous avons des preuves quant à l'existence d'un complot contre l'Algérie » ! Evoquant l'extraordinaire mouvement populaire en cours depuis le 22 février, Gaïd Salah salue, d'abord, son caractère pacifique et civilisé : « Tout en saluant encore une fois votre compréhension et conscience quant à la sensibilité de cette phase, je vous invite encore une fois, vous, enfants de ma patrie, à faire preuve de davantage de prudence et de précaution afin que vos marches préservent leur aspect pacifique et civilisé, et ce, en œuvrant à les encadrer et les organiser en vue de les prémunir de toute infiltration ou dérapage, comme ce fut le cas durant les marches du vendredi passé, qui se sont caractérisées par le calme et la sérénité ». L'homme fort du pays depuis le 2 avril et premier responsable de l'appareil militaire et sécuritaire, Gaïd Salah, lancera, juste après, cette lourde information : « Nous avons pu recueillir des informations avérées faisant état d'un plan malveillant pour mener le pays à l'impasse, dont les prémices remontent à 2015, lorsque les trames et les visées du complot ont été révélées. Nous œuvrons sereinement et avec impatience à démanteler les bombes à retardement qu'ont implantées ces corrompus et corrupteurs dans les différents secteurs et structures vitales de l'Etat .» A qui fait-il allusion, notamment avec cette précision que «les prémices de ce complot remontent à 2015 » ? Contrairement à sa précédente sortie, Gaïd Salah n'identifie cette fois pas assez clairement sa cible. Par contre, il réitère ses désormais constantes interpellations de la justice. Ainsi, réaffirmera-t-il, « j'ai appelé l'appareil de la justice, dans mes interventions précédentes, à accélérer la cadence des poursuites judiciaires concernant les affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics et de juger tous ceux qui ont pillé l'argent du peuple. Dans ce contexte précisément, je valorise la réponse de la justice quant à cet appel qui représente un volet important des revendications légitimes des Algériens, ce qui permettra de rassurer le peuple que son argent pillé sera récupéré par la force de la loi et avec la rigueur requise ». Sur un autre plan, l'armée mettra en garde, par la voix de son premier responsable, contre les actions visant à empêcher les ministres du gouvernement Bedoui à accomplir certaines missions ou visites sur le terrain. « Il y a lieu également de mettre en garde, prévient Gaïd Salah, contre ce phénomène étrange qui consiste à l'incitation à entraver l'action des institutions de l'Etat et d'empêcher les responsables d'accomplir leur mission. Ce sont là des comportements contraires aux lois de la République que ne peut accepter le peuple algérien jaloux des institutions de son pays et que ne peut tolérer l'Armée nationale populaire, qui s'est engagée à accompagner ces institutions conformément à la Constitution .» Gaïd Salah porte ainsi un appui total aux institutions transitoires que sont le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, et le gouvernement Bedoui de même qu'il défend avec force les cadres de l'Etat. Il dira d'ailleurs à ce propos : « Nous attirons l'attention à ne pas tomber dans le piège de la généralisation et de se garder de faire des préjugés concernant l'intégrité et le dévouement des cadres de l'Etat, qui comptent parmi eux beaucoup de cadres honnêtes, intègres et loyaux, qui veillent à garantir la continuité des institutions de l'Etat et assurer le bon fonctionnement des affaires publiques au service de la Nation et des intérêts des citoyens. Car l'Algérie compte parmi ses enfants des compétences dévouées dans tous les secteurs, qui la portent dans leur cœur et n'ont d'allégeance qu'envers la patrie, leur unique souci étant de servir leur pays et le voir fort et fier dans le concert des nations .» Il va de soi , en d'autres termes, que le pouvoir ne compte plus faire d'autres grandes concessions, avant la présidentielle à laquelle il tient par-dessus tout. K. A.