Depuis le début du Hirak populaire, les étudiants de Annaba, à l'instar de ceux des autres universités du pays, consacrent chaque mardi à la mobilisation pour dénoncer les tenants du pouvoir. Hier, plusieurs milliers d'étudiants de différentes Facultés et Ecoles nationales supérieures implantées au sein de cette ville de l'extrême Est du pays ont déserté les campus pour marcher sur et autour du cours de la Révolution. Par ce mouvement, ils tiennent à rappeler aux gens du pouvoir l'impératif de «dégager». Durant plusieurs heures, les étudiants, dont une majorité d'étudiantes, drapés en majorité de l'emblème national et quelques drapeaux amazighs ont scandé les slogans habituels : «Bensalah dégage, Saïd dégage, Bedoui dégage», «Djazaïr Horra Dimocratia» (Algérie libre et démocratique), «khlitou leblad ya sarraqine» (Vous avez détruit le pays bande de voleurs). De nouveaux slogans attestant de l'attachement des étudiants au pays sont criés haut et fort. «Nous n'avons pas de pays de rechange», «Talaba aoufia li Arouah Echouhada» (les étudiants sont fidèles aux âmes des martyrs), «Talaba, talibate dhid Houkm El Issabat» (étudiants et étudiantes contre le pouvoir des bandits). Sur les banderoles et pancartes brandies, on peut lire : «La youmkinou bina safina bi akhchab qadima» (il est impossible de construire un bateau avec des planches pourries). Avant de se disperser, les étudiants se sont massés sur le parvis du théâtre Azzedine-Medjoubi pour réclamer le changement et l'instauration de la deuxième République dans les meilleurs délais. A. Bouacha