La pluie, le vent et le froid intense, qui ont sévi hier, n'ont pu dissuader les Annabis de tous les quartiers et des cités périphériques de participer à la manifestation contre le système. Vêtus chaudement et arborant l'emblème national, ils étaient, en effet, des dizaines de milliers à se rassembler, ce vendredi, dès 14h30, sur le cours de la Révolution sous leurs parapluies. C'est aux cris de "Système dégage", "Bensalah n'est pas notre président" et "Ni crainte ni peur, l'ANP aux côtés du peuple", entre autres slogans hostiles aux tenants du pouvoir, que la foule a entamé sa marche sur et autour de l'immense place publique, avant de se diriger vers le siège de la wilaya. Ainsi, comme elle le fait sans répit depuis le 22 février, la population de la ville côtière a exprimé son rejet de tout ce qui se rattache de près ou de loin au carré du président déchu et au système corrompu, que Bouteflika représente à ses yeux. Les manifestants ont, cette fois encore, exigé le départ de Bensalah, de Bedoui, de Belaïz et de Bouchareb, les 4 B, indignes à leurs yeux d'assurer la transition et suspects de détourner à leur propre profit les revendications populaires. "La nourid intikhabet taht houkm el issabat" (nous ne voulons pas d'élections dirigées par les malfaiteurs) aura été l'une des récriminations les plus reprises par les marcheurs qui sillonnaient les rues de la ville. Avant de se retirer dans le calme, la plupart d'entre ces derniers assuraient qu'ils sont déterminés à poursuivre le "hirak" et à investir la rue autant de fois qu'il le faudra jusqu'au retrait définitif des gens du système des commandes du pays. A. Allia