Pour plusieurs responsables qui ont abusé de leur pouvoir, qu'ils ont exercé dans l'impunité totale des décennies durant, l'heure des comptes est arrivée. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Grâce au mouvement populaire d'envergure jamais égalée dans l'histoire du pays, des hommes qui étaient, hier, intouchables, sont aujourd'hui dans le collimateur de la justice et des services de sécurité. En attendant les poids très lourds du système qui ont abusé du « silence » du peuple, c'est le cas actuellement de Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat, deux anciens ministres et actuels sénateurs du tiers présidentiel. Les deux parlementaires qui ont bénéficié du régime protecteur de Bouteflika vont passer devant le juge après la levée de l'immunité parlementaire qui les couvre dans les tout prochains jours. La demande de l'activation de la procédure de la levée de l'immunité parlementaire des deux sénateurs a été transmise, jeudi, par le bureau du Conseil de la Nation à la commission des affaires juridiques et administratives. « Le président du Conseil de la Nation par intérim, Salah Goudjil, a présidé jeudi une réunion du bureau du Conseil pour l'examen de la demande du ministre de la Justice, garde des Sceaux concernant la levée de l'immunité parlementaire des deux membres du Conseil de la Nation, Djamal Ould Abbès et Saïd Barkat, conformément à l'article 127 de la Constitution, pour permettre, ainsi, à la justice de s'acquitter de ses missions constitutionnelles et d'activer les dispositions de l'article 573 et suivants du code de procédure pénale», a indiqué un communiqué de la Chambre haute du Parlement. Les deux sénateurs sont poursuivis dans le cadre de la même enquête : détournements de fonds au sein du ministère de la Solidarité nationale qu'ils ont dirigé lorsqu'ils étaient ministres. Menée par l'Office central de répression de la corruption (OCRC), l'enquête a été abandonnée. Pire, l'Office sera dissous fin 2018 dans le sillage des enquêtes menées contre plusieurs hauts responsables. Un rapport sera présenté dans les prochains jours aux sénateurs pour lever définitivement l'immunité dont bénéficient les deux hommes, ajoute-t-on. K. A.