Même si le nombre des animateurs du Hirak ayant pris l'habitude de se présenter dès les premières heures de la matinée sur le cours de la Révolution a quelque peu diminué par rapport aux grandes marches des semaines précédentes, les slogans du rejet des figures de l'ex-clan présidentiel sont toujours aussi forts. Après une semaine bien chargée qui a vu à Annaba la marche, habituelle tous les mardis, des étudiants et celle des travailleurs à l'occasion du 1er Mai fête internationale du Travail, pour faire bouger les choses dans le sens de la satisfaction des revendications populaires, ce vendredi coïncidant avec l'acte 11 du Hirak n'a pas dérogé à la règle. La foule constituée de femmes, d'hommes de tous âges ainsi que de couples accompagnés de leurs enfants a envahi le principal lieu de rencontre des manifestants : le cours de la Révolution. Sur de larges banderoles et autres pancartes de fortune brandies, des noms reviennent souvent dans les dénonciations. Il s'agit de ceux de Saïd Bouteflika, du nouveau patron du FLN Mohamed Djemaï, de Ahmed Ouyahia et de Sidi Saïd de l'UGTA. Ils s'ajoutent aux deux B dont le départ est toujours réclamé par la population. «Nous voulons des actes, pas des paroles», lit-on sur l'une d'elles. «Où sont vos promesses, Gaïd Salah ?», indique une autre à l'adresse de Gaïd Salah. Les cris hauts et forts : «FLN dégage, RND dégage», «Djazaïr horra dimocratia», (Algérie libre et démocratique), «El djeïch Echaâb khawa khawa» (l'Armée et le peuple sont frères), «Tarhlou ga3 ya3ni tarhlou ga3» (dégagez tous veut dire tous), «mouhakamat el 3isaba wajeb watani» (les poursuites contre la bande constitue un devoir national), s'entendent à des kilomètres à la ronde. La manifestation n'est, à aucun moment, sortie de son pacifisme, comme elle l'a été depuis le début. Un pacifisme apprécié à sa juste valeur à travers le monde. «Nous sommes déterminés à poursuivre notre mouvement pendant le mois de Ramadhan et même après jusqu'à la satisfaction totale et entière de nos revendications. Il y a un mois, nous avons remporté une large bataille avec le départ par la petite porte de Abdelaziz Bouteflika, suivi par quelques-unes des figures de sa bande», souligne un jeune étudiant en fin de cursus de la Faculté de médecine. A. Bouacha