La rue, bouillonnante à Annaba durant les jours de semaine, notamment après l'annonce de l'investiture de Abdelkader Bensalah, président par intérim de l'état, pour une période de 90 jours, n'a pas dérogé à la règle pour ce huitième vendredi de suite. Son verdict a été on ne peut plus clair. Malgré une pluie qui tombait sans discontinuer, la population de la quatrième ville du pays a tenu à s'exprimer contre l'installation, au cours de la semaine, de Abdelkader Bensalah, l'un des trois B du clan que toute l'Algérie honnit. Elle n'a cessé de le crier haut et fort durant les manifestations des sept semaines précédentes. Banderoles et pancartes sur lesquelles étaient mentionnées des revendications qui ne laissaient aucun doute au refus des annabis de l'ex-président du conseil de la nation mais également de toutes les figures impliquées dans le dépouillement des biens du peuple durant ces 20 dernières années du pouvoir dictatorial du clan Bouteflika. Face à une présence policière plus importante cette fois-ci, la population est sortie aussi nombreuse que les précédentes semaines, jeunes, moins jeunes des deux sexes, des couples accompagnés de leurs enfants ont battu le pavé durant des heures particulièrement sur le cours de la révolution en faisant la boucle des deux allées. Aux revendications et slogans habituels: «FLN dégage, RND dégage», «Djazaïr horra démocratia», «El Djeïch, Echaâb khawa khawa», ceux qui ont le plus été exprimés ce vendredi ont visé Bensalah aux cris de «Bensalah dégage», «non au retour des figures de la bande de voleurs». «yetnahaou gaâ» (qu'ils partent tous) «y'en a marre min baqaya listi'imar» (y'en a marre des résidus du colonialisme). Et, pour la première fois, «Gaïd Salah dégage» a été répété à maintes reprises. A. Bouacha