Tout porte à croire que les jours de Moad Bouchareb à la tête de l'Assemblée populaire nationale (APN) sont comptés puisqu'il serait «sacrifié» de la même manière que son prédécesseur dans une terrible répétition dont il constitue, cette fois-ci, la victime. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Et la première sortie médiatique du nouvel homme fort de l'ex-parti unique, quand il réunissait, avant-hier, les mouhafedhs, quand il affirma «ne plus accepter qu'on opère des OPA sur les institutions du pays», sonne comme un feu vert à la destitution du troisième homme de l'Etat. Un sort qui semble scellé surtout qu'il constitue cette pierre avec laquelle on veut faire deux coups. A savoir «rectifier» le tir de l'affaire du cadenas quand, à l'automne dernier, les députés de la défunte majorité présidentielle avaient cadenassé l'entrée du siège de la Chambre basse du Parlement à l'effet d'empêcher l'ex-président de l'APN d'y accéder, et accéder, du même coup, à l'une des doléances phares du mouvement populaire en cours dans le pays depuis le 22 février écoulé, soit le départ des fameux 4 B dont celui de Bouchareb tant il renvoie à l'ère du Président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika. Au sein du FLN, on ne cache plus cette résolution puisque l'on évoque, à petits mots, il est vrai, le scénario légal et le casting à adopter. Avec la possibilité d'une similaire mise en scène adoptée lors du débarquement de Bouchareb de la tête du FLN. A moins que le concerné ne s'entête à son poste en refusant de remettre sa démission comme il lui est subtilement suggéré par Mohamed Djemaï, en sus de présenter ses excuses au peuple comme il l'a lui-même fait. Ce qui pousserait, alors, la nouvelle direction du FLN, soucieuse de se refaire une virginité, le parti ne cessant de subir la furia de la rue qui réclame sa remise au musée, patrimoine historique commun au peuple algérien qu'il constitue, à la manière forte. En optant comme cela a été fait pour Saïd Bouhadja, pour la levée de la couverture politique à Bouchareb et l'élection de son successeur. Une succession qui semble intéresser au plus haut point Saïd Bouhadja qui veut apparemment se faire réhabiliter. En effet, il a fait part, samedi, de concertations en cours avec des avocats pour explorer la voie menant vers l'illégitimité de Bouchareb à la tête de l'APN. Celui qui se considère comme le «président légitime incontesté» de l'APN a tenu à rappeler les circonstances de son atterrissage à la tête de la Chambre basse du Parlement, par la grâce de la présidence de la République avant de se faire déboulonner par la même institution. M. K.