Dans la contestation depuis des années déjà, les syndicats autonomes ne sont pas restés en marge du processus révolutionnaire en cours. Depuis le début des mouvements de contestation, ils sont partie prenante et ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin. Ils décideront aujourd'hui des actions à mener pour maintenir l'incandescence du mouvement. Il n'est pas exclu que certains secteurs soient touchés par des mouvements de grève. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Aucune intention de déserter le terrain de la protestation. Les syndicats autonomes, représentant différents secteurs d'activité, réfléchissent au contraire au meilleur moyen de continuer non seulement d'accompagner la dynamique révolutionnaire mais de faire en sorte que cette dernière connaisse un saut qualitatif. Réunis samedi déjà, les treize syndicats faisant partie de la Confédération des syndicats autonomes (CSA) se rencontrent encore aujourd'hui. A l'ordre du jour, l'étude des propositions émanant des différents syndicats en vue d'insuffler au mouvement en cours une plus grande dynamique. Il n'est pas exclu que des syndicats proposent d'aller vers des grèves dans différents secteurs afin de peser sur la décision. D'autres proposent également d'organiser un large débat ouvert à l'ensemble de la société civile avec pour objectif de fédérer autour de solutions de sortie de crise. Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, le Dr Merabet, explique qu'il s'agit dans cette phase de « consolider et maintenir l'incandescence du mouvement en participant aux marches et en tant que syndicat augmenter la pression et en allant, pourquoi pas, vers des mouvements de grève chacun dans son secteur sans pour autant perturber les intérêts des citoyens. Il y a des secteurs où on peut mettre rapidement plus de pression». Le président du SNPSP estime que si «nous sommes aujourd'hui loin du cinquième mandat qu'on voulait nous imposer, la situation a évolué mais ce n'est pas suffisant. La rupture avec le système n'est pas encore acquise. La deuxième République ou la nouvelle Algérie on n'y est pas encore parce que ça ne peut pas se faire en dehors d'une période de transition. Nous en sommes très loin. Ils maintiennent le cap du 4 juillet dans les conditions incroyables dans lesquelles nous sommes aujourd'hui. Le peuple algérien le dit clairement et je pense que cette façon de présenter les choses s'éloigne de ce que veulent les Algériens». Comment les syndicats peuvent-ils contribuer à ce changement voulu ? Il répond que «l'avantage que nous avons, c'est que nous jouissons d'un certain crédit qui accompagne notre parcours. Nous avons été dans la protestation depuis des années, nous sommes dans une logique de protestation et d'opposition depuis des années » et d'ajouter que « les syndicats autonomes peuvent jouer un rôle de pivot ou de relais pour que tout le monde puisse s'asseoir autour d'une table en dépit des divergences et des tendances politiques mais nous sommes convaincus que quels que soient les a priori, on peut trouver des points communs pour peu que de laisser derrière soit les luttes politiques et l'idéologie. Cela sera au centre des débats lorsqu'il sera temps de mettre en place des élections, à ce moment-là, chaque courant pourra largement être représenté». N. I.