Ni le jeûne, ni la température avoisinant les 28°C n'ont calmé les ardeurs des sétifiens qui sont à nouveau descendus en masse dans la rue pour exprimer leur rejet du système en ce 12e vendredi de contestation. Hier, ils étaient des milliers à se masser avec leurs pancartes et banderoles devant le siège de la wilaya, symbole du système, pour réclamer le départ de Bensalah et de Bedoui. «Nos revendications sont très simples : le départ de tout le système», martèlent les manifestants. Scandant des slogans hostiles aux élections et au clan, «Makanech intikhabate ya el issabate (il n'y aura pas d'élections ô bandes de voleurs)», les sétifiens n'ont pas épargné également Gaïd Salah, le patron de l'armée. «Gaïd Salah ne change pas de sujet, le peuple exige l'application des articles 7 et 8», lit-on sur une pancarte. Devant le siège de la wilaya, les manifestants demandent à la justice d'ouvrir tous les dossiers de corruption et de détournements et de juger tous les coupables sans exception. «Ô juges, ô procureurs, n'oubliez pas que la légitimité est aux mains du peuple», entonnent des milliers de gorges. Toujours aussi déterminés, malgré le mois de ramadhan, les gens des hauts-plateaux sétifiens ne veulent pas faire baisser la pression. «On est là pour continuer à maintenir la pression et pour montrer aux gens du système qui pensaient que le mois de ramadhan serait un handicap pour la continuité du combat, que nous n'arrêterons pas et que nous manifesterons chaque vendredi jusqu'au départ définitif des résidus du système», affirment les sétifiens. Imed Sellami