Des milliers de Sétifiens ont manifesté, hier, après la grande prière hebdomadaire, pour exiger le départ de tout le système et réitérer leur rejet massif du plan du pouvoir d'organiser des élections le 4 juillet sans tenir compte de la volonté du peuple. En ce 11e vendredi de protestations, la mobilisation des Sétifiens est toujours aussi intacte que les semaines précédentes. Les manifestants réclament l'application des articles 7 et 8 de la Constitution, autrement dit, la restitution du pouvoir au peuple. Les Sétifiens rejettent également l'élection présidentielle et le dialogue avec Bensalah et Bedoui. «Le peuple ne veut pas de Gaïd Salah et de Saïd», scandent les manifestants, qui dénoncent le double discours de Gaïd Salah. «On ne peut plus faire confiance à Gaïd Salah. D'un côté, il affirme que la souveraineté doit revenir au peuple et, de l'autre, il déclare que toutes les démarches à entreprendre et toutes les décisions à prendre ne doivent pas sortir du cadre constitutionnel, c'est-à-dire d'appliquer la Constitution. Cette Constitution qu'il a lui-même violée à plusieurs reprises», affirment des manifestants. Plusieurs banderoles aux slogans hostiles au pouvoir, telles que «Système dégage», ont été brandies, pour ce 11e vendredi. En plus du départ de Bensalah et de Bedoui et leurs deux partis politiques alliés, le FLN et le RND, les Sétifiens exigent, encore une fois, l'arrestation des membres de la bande comme Saïd Bouteflika et Ahmed Ouyahia. « On s'étonne vraiment qu'avec toutes les preuves récoltées sur les pratiques maffieuses des gens du clan comme Saïd Bouteflika, Ahmed Ouyahia ou d'autres hauts responsables, qu'on ne puisse pas les arrêter et les traduire devant la justice. Sont-ils toujours aussi puissants qu'avant ou bien sont-ils toujours au pouvoir et ce sont eux qui tirent les ficelles ?» s'interrogent les Sétifiens. Ces derniers promettent de ne pas baisser les bras et de continuer le combat jusqu'à la satisfaction de toutes leurs revendications. «Le pouvoir actuel, qui fait tout pour briser cet important mouvement de protestation populaire, croit que notre mobilisation va baisser durant le mois de Ramadhan. Mais il se trompe. On ne va pas s'arrêter, nous allons sortir durant le Ramadhan. Il oublie que Ramadhan est le mois sacré de la foi et de l'engagement. Cette foi va donc nous donner force et énergie pour faire dégager tout le système ripoux et corrompu», diront des Sétifiens plus déterminés que jamais Imed Sellami