Ni le thermomètre qui affichait 30 °C en cette chaude après-midi de vendredi 10 mai, le douzième de la série entamée depuis le 22 février, ni encore le Ramadhan n'ont influé sur la détermination des milliers de citoyens qui se sont mobilisés à Aïn Témouchent, même si le nombre de manifestants a connu une légère diminution. Cela s'explique par le fait que de nombreux manifestants qui résidaient dans les localités avoisinantes du chef-lieu de wilaya n'ont pu faire le déplacement. Mais les habitués n'ont pas dérogé à la règle. Ils ont répondu présent et ont retrouvé ce plaisir de manifester comme chaque vendredi jusqu'au départ du dernier symbole du système. Comme à l'accoutumée, la foule a connu un petit accroc suite à l'intervention d'un groupuscule d'islamistes qui ont tenté de servir de guide à la marche avec des slogans dépassés par les événements, mais vite dilués. Après un quart d'heure, le temps de permettre aux retardataires de rejoindre la marée humaine, les manifestants ont pris un raccourci par la cité des 1000-Logements afin de préserver l'énergie des personnes les plus vulnérables, avant de prendre le boulevard Mohamed-Boudiaf à destination de la place du 9-Décembre-1960. Sans fléchir, la mobilisation était intacte et les slogans ont été une réponse aux déclarations du chef d'état-major, qui a appelé au vote du 4 juillet. Les Témouchentois ont répondu par un niet catégorique. Pas d'élections organisées par Bensalah et Bedoui. "Makench intikhabat ya el issabat hata terehlou", "Maranach habsin hata yesqout el fassad", "FLN chyata", "Pas d'élection présidentielle jusqu'au départ de tout le système", "Gaïd Salah dégage", "Gaïd Salah Irhal", "Echaab dayer courage, dégage, dégage", "Allah ou akbar yetnahaw gaâ", "Samidoun, samidoun lil hirak mouassiloun" (nous poursuivons notre mouvement). Comme chaque vendredi, l'enfant d'Aïn Témouchent n'a pas été épargné par les manifestants qui ont souhaité qu'il soit jugé en scandant : "Ould Abbes lel Harrach eddouh eddouh." M. LARADJ