Pari réussi pour la population de Bouira qui a répondu massivement, à ce 12e rendez-vous hebdomadaire du Hirak, et ce, malgré le Ramadhan et la chaleur qui a sévi hier avec une température qui a dépassé les 30°C. Juste après la prière du vendredi, les premiers carrés se sont formés et ont commencé leur marche sur l'itinéraire habituel depuis la place des Martyrs vers le siège de la Wilaya, avant de revenir par le côté de la Maison de la culture et le siège de la Sûreté de wilaya puis retour vers le pont Sayah, place des Martyrs et boulevard Amirouche. Tout au long de cet itinéraire emprunté hier d'une manière très organisée, plusieurs carrés se sont constitués au fur et à mesure de l'arrivée des autres marcheurs depuis les différents quartiers de la ville mais également des autres communes , parfois les plus lointaines comme Aghbalou et les communes de la daïra de M'chédallah et celles de la daïra de Bechloul, Aïn Bessem, Khabouzia, Sour-el-Ghozlane, et autres Amar et Kadiria, et bien entendu, les communes environnantes comme Haïzer, Taghzout, Ath Laâziz Aïn Turck et Aïn Hdjar. Et comme il fallait s'y attendre, dès les premières marches, des slogans hostiles à Bensalah et surtout Gaïd Salah ont fusé depuis les marcheurs qui répétaient en chœur, « Bensalah, dégage !, Gaïd Salah dégage !», «Khawa, khawa, ou nehiw Al 3issaba» (ensemble, nous allons écarter les gangs) ; ainsi que «Chaâb Yourid Yetnahaw ga3 » (Le peuple veut le départ de tous), «Djoumhouria, machi Kazirna» (République, pas une caserne), alors que pour les élections sur lesquelles Bensalah s'entête, la réponse est sans ambages «Ulac l'lvot ulac», et autre « La lintikhabat Touchrif 3alayha al 3issabat» (Non aux élections organisées par des gangs) ; le tout entrecoupé par d'inévitables «Ulac smah ulac» et autre «Pouvoir assassin». Au niveau des pancartes et banderoles, l'on pouvait distinguer certains écrits qui en disent long sur le degré de conscience de ce peuple avec cette pancarte sur laquelle il est rappelé la demande principale du peuple, celle d'une période de transition sans Bensalah, ni Bedoui ni les militaires, ou encore des pancartes à travers lesquelles ils rappellent les promesses du général Gaïd Salah pour l'application des articles 7 et 8 de la Constitution, et dans une autre, il lui est reproché ses retournements de veste, etc. En somme, pour ce premier vendredi de Ramadhan, le pari est gagné ; le peuple est sorti par dizaines de milliers, parfois en famille et le plus souvent, surtout pour les gens de la ville, avec leurs enfants, filles et garçons, et presque tous drapés soit de l'emblème national, soit du drapeau amazigh et parfois les deux à la fois, comme pour rappeler cette symbiose et cette fraternité jamais démentie et qui a déjoué tous les plans malsains des ennemis du peuple. Et ensemble, et comme tous les vendredis, tous les marcheurs scandaient : «Yetnahaw ga3» (Ils partiront tous), et tout le monde réclamait une véritable transition pour asseoir une IIe République. Espérons que les décideurs qui ont parlé de complots et autres manipulations, s'en ressaisissent et prennent acte de la réelle volonté populaire : celle d'un véritable changement, et sans aucune ancienne figure du régime. Y. Y.