Le sanctuaire du fondateur de la ville de Blida, Sidi Ahmed El-Kebir, vient d��tre profan� par des personnes inconnues qui se sont acharn�es sur les petites coupoles pour cierges entourant la s�pulture du saint. Datant de l��poque ottomane, ces monuments fun�raires servaient � abriter les bougies que venaient allumer les visiteurs aspirant � une b�n�diction de la part du saint de la ville. D�une valeur inestimable et t�moins du pass� de Blida, ces petites constructions en forme de vo�te ont �t� �rig�es aux XVIe et XVIIe si�cles pour attester de la saintet� de celui qui y est enterr�. Concernant cette profanation, un sacril�ge qui ne dit pas son nom, on pense qu�il s�agit d�un acte d�lib�r�, ex�cut� par des personnes voulant porter atteinte � l�identit� alg�rienne � travers la destruction de ses monuments religieux, sous pr�texte d�h�r�sie. En effet, la nouvelle tendance religieuse qui a pignon sur rue � Blida consiste � s�attaquer � tout ce qui sort du cadre d�une croyance restrictive, comme le culte des saints. Un culte qui, pourtant, ne s�oppose gu�re aux pr�ceptes de l�Islam, puisqu�il est recommand� de se recueillir sur les tombes des hommes pieux. Ainsi, et depuis des si�cles, les familles blid�ennes venaient sur ce sanctuaire, une fois par semaine, pour allumer une bougie, d�poser une poign�e de henn� et faire un v�u, sans pour autant transgresser les fondements de la religion. D�ailleurs, un ancien dicton local dit, � bon escient : �Zourou et�nourou, eqa�dou et�bourou� (rendez visite au saint et vous serez illumin�, restez chez vous et vous deviendrez infertile). Cet acte de profanation survient au moment o� la wilaya s�attelle � r�habiliter le mausol�e de Sidi Ahmed El- Kebir. Y a-t-il, l�, volont� � d�courager une telle entreprise ? Il est probable que cet acte rel�ve de cet �tat d�esprit, d�autant plus que plusieurs autres traditions religieuses sont battues en br�che par une caste d�islamistes voulant � tout prix imposer des dogmes import�s d�ailleurs, � l�exemple de l�interdiction de l�invocation de Dieu au moyen d�un chapelet. Une interdiction qui a l�apparence d�un d�tail, mais qui, en fait, est un soufflet de plus aux symboles ancestraux, dans l�espoir de d�poss�der l�Alg�rien de ses valeurs h�r�ditaires.