De tout temps, mausolées et maqam ont attiré les visiteurs. On y vient de toutes les régions d'Algérie pour se recueillir, allumer un cierge ou offrir un repas aux pauvres. Jeunes filles en quête d'un mari, épouses délaissées, personnes malades..., conjurer le mauvais sort et attirer des jours meilleurs, tels sont les espoirs des “ziyar” en foulant ces lieux sacrés. De nombreux cimetières comportaient des qobba où étaient enterrés des saints. À Alger, à la sortie de Bab Azzoun, côté mer, était implanté le sanctuaire de Sidi Betqa (Abou el-Thiqa). Composé d'une mosquée sans minaret et d'un mausolée abritant les restes du saint homme, cet édifice sera démoli par l'armée coloniale française dès 1854. Le mausolée de Sidi Bou Hamma se dressait à proximité de Bab Azzoun. Le saint homme avait la réputation de faire baisser n'importe quelle fièvre, même la plus carabinée. Dans le cimetière entourant la mosquée du mausolée de Sidi Abderrahmane se trouve la dépouille de Sidi Ouali Dada. Selon la légende, ce saint personnage fit couler les navires de Charles Quint grâce à son bâton magique. En contrebas, se dresse la qobba de Sidi Flih dont la tombe est couverte d'une étoffe verte. Dans le passé, les jeunes filles encore célibataires y affluaient. Elles tournaient sept fois autour du tombeau, déposaient une aumône en priant pour que le ciel leur envoie un bon mari. NADIA AREZKI [email protected]