1er type : le goulag ! Missing !... Qu'est-il advenu des joueurs de l'�quipe nationale de Cor�e du Nord ? Ce n'est pas de leur faute, les p�vres, s'ils ont encaiss� successivement 7 � 0 puis, 3 � 0 ou des scores dans ce go�t-l�. Des scores de handball, plut�t lourdingues, � plus forte raison en Coupe de monde de football. D'ici � les soup�onner d'avoir laiss� trouer les filets patriotiques par des buts imp�rialistes, il n'y a qu'un pas que les autorit�s de leur pays franchiraient un couperet � la main. En 1966, la Cor�e du Nord avait particip� � la Coupe du monde de football qui s��tait disput�e en Angleterre. Le deal avec les joueurs �tait simple : �une d�faite d�shonorante�, c'�tait un ticket pour les mines. Ils avaient fait des merveilles avant de c�der � des �quipes plus bal�zes. On dit qu�une fois rentr�s chez eux, apr�s avoir �t� acclam�s par leurs compatriotes, les joueurs, � l�exception de Pak Doo-IK, la star du onze, se sont retrouv�s au goulag. Comme quoi, il y en a qui jouent pour des fortunes et d�autres pour leur libert�. Cette ann�e, heureusement, leur trajectoire dans la Coupe du monde a �t� plus qu�honorable. Rentr�s au bercail, les promis � la potence semblent, au contraire, avoir �t� re�us avec une certaine sympathie. Mais attention, en Cor�e du Nord s�vit l'un des r�gimes les plus opaques de la terre. Si le pouvoir voulait cacher le sort qu'il r�serve aux vaincus d'Afrique du Sud, alors, on ne le saurait pas. Comme avec le reste, le rapport des dictatures avec �leur� repr�sentation sportive est tout simplement de l'ordre de la n�vrose. Si l'�quipe gagne, la dictature se sent anoblie. Si par contre, elle perd, alors elle se sent bafou�e. Ce qui rend la main lourde ! Mais il n'y a pas que les dictatures qui ont un probl�me avec l'image donn�e d'un pays par ses sportifs. Les d�mocraties za�ma les plus reconnues n'�chappent pas � ce d�voiement. 2e type : les palabres byzantines. Vois la France, par exemple. La d�confiture des Bleus a �t� ressentie comme un s�isme national dont les r�pliques continuent de secouer jusqu'au gouvernement. Ce tremblement montre � l'�vidence que m�me en d�mocratie, l'autonomie des instances n'est pas garantie. La politique peut se m�ler inconsid�r�ment du sport sans que cela passe pour un dysfonctionnement. Les multiples cons�quences de ce d�sarroi sont visibles au plan de l'organisation du sport en France, mais aussi, d'une certaine mani�re, sur le plan �thique. Ce qui est en jeu, c'est aussi la pollution par l'argent, non seulement du sport et des sportifs, mais aussi tout simplement de la soci�t�, de ses rapports au travail et aux loisirs, � l'�tre et au para�tre, au savoir et au pouvoir. C'est cette crise philosophique que r�v�le, en fait, le malheureux parcours des Bleus en Coupe du monde. L'argent sert-il � faire du sport ou le sport n'est-il l� que pour faire gagner de l'argent ? That's the question... Sans doute tout est-il dans la r�ponse... Le fait est que la d�liquescence morale et technique est arriv�e � un point tel que m�me la valeur marchande tir�e par les joueurs d�une victoire en Coupe du monde devient secondaire par rapport au surdimensionnement des �gos. Que dire alors des valeurs strictement sportives ? Ringard, va ! 3e type : la d�pressurisation ! Les retours de coupe du monde, � l'issue du premier tour, sont un peu pour les vaincus comme une gueule de bois. On a mal � la t�te, on a d�j� oubli� l'ivresse et on jure qu'on ne s'y laissera plus prendre. Les Verts aussi, en d�pit de leur bonne tenue en Afrique du Sud, ont ressenti en foulant le sol alg�rien, cette c�phal�e typique des lendemains qui d�chantent. On parle d�j� de m�nage, ce qui veut dire qu'on ne changera qu'� moiti� une �quipe qui n'a pas tout perdu. Mais attention � l'antijeu ! J'esp�re que si Sa�dane est d�barqu�, ce ne sera que parce qu'il l'aurait lui-m�me demand�. Il a proprement sorti les Verts de la mouise pour en faire une �quipe respectable qui a suscit� la meilleure des sympathies partout dans le monde. On le doit certes au talent et � la combativit� des joueurs, mais ni l'un, ni l'autre n'auraient �t� concluants sans le savoir-faire du coach national. Il y a bien entendu des le�ons � tirer de l'exp�rience du Mondial, notamment la n�cessit� de concevoir une �quipe plus offensive avec l'adjonction de buteurs. Mais de l� � jeter l'entra�neur avec le ballon, ce n'est peut-�tre pas la strat�gie la plus productive pour l'avenir imm�diat. 4e type : la d�culott�e flegmatique. Fabio Capello, l'entra�neur italien de l'�quipe d�Angleterre et le s�lectionneur le mieux pay� de la plan�te (9 millions d�euros/an) n'a pas �t� remerci�. Il continuera � manager les boys. Partie favorite pour la finale, l'�quipe qu�il entra�ne a piteusement �chou� au premier tour. Les instances footballistiques britanniques ne semblent pas c�der � la pression de la vox populi qui r�clame la t�te du coach. Elles ont pour ainsi dire gard� la t�te froide ! Un bon point ! Quand on gagne, ce sont les joueurs qu'on f�te et quand on perd, le chef paye l'addition. C'est-il de bonne guerre ? Pas forc�ment, � bien y penser. 5e type : la samba inachev�e... Le Br�sil, favori de chez favori, est reparti at home. C'est encore un de ces dribbles du foot. Tu ne sais jamais comment le ballon va tourner... Tu le fais danser ici, il s�en va, tournoie et te revient en pleine figure. Comment le Br�sil est-il sorti avant les demi-finales ? C�est tout le myst�re du foot, et sans doute son charme. Rien n�est jamais acquis pas plus pour ceux qui jouent que pour celles et ceux qui scrutent les r�sultats dans les oscillations d�une boule de cristal. Patrie absolue du foot, le Br�sil est aussi familier de la victoire que de la d�faite, la de-f�te. Comme disait Clemenceau lorsqu�on lui avait appris une r�volte de vignerons au d�but du XXe si�cle dans le Midi de la France, �tout cela finira par un banquet�. Les joueurs br�siliens rentreront, � coup s�r, chez eux avec un air de samba. 6e type : l�arriv�e � la source sans boire son eau ! Tragique �pop�e des Ghan�ens. Le sort les a �limin�s. Et personne d�autre. Par un jeu d�une classe inconnue jusque-l�, ils ont litt�ralement �crabouill� l�arrogante �quipe d�Uruguay. Mais tout �tait contre eux : la barre, la pelouse, le hasard. Tout, quoi ! Jusqu�� l�arbitre qui n�accepta pas un but repouss� par la main d�un joueur de l�int�rieur de la lucarne du gardien uruguayen. Puis ce penalty loup� ! B�tement. Le stress, sans doute. Mais ils nous ont offert le plus beau match de cette Coupe du monde. En tout cas, jusque-l� ! Allez, on peut dire qu�il vaut mieux perdre comme �a que gagner en chassant les buts � la main !