La semaine a été douloureuse. Fouad est parti au moment où on avait le plus besoin de lui. Le métier avait besoin de sa pédagogie sans prétention, le pays de son imperturbable lucidité et les siens de l'immense générosité de son affection. On pensait qu'aucune saloperie ne pouvait venir à bout de sa force placide, on pensait que rien ne pouvait effacer son sourire tenace et rassurant. On a même commencé à croire que le mal a reculé en attendant de s'avouer vaincu. Pris dans la traîtrise des réminiscences, il est finalement parti non sans avoir livré l'ultime combat des braves. Adieu, Fouad, tu nous manques déjà terriblement. La semaine a été moins pénible et une nouvelle fois, on a eu le loisir de confirmer qu'un bonheur n'arrive jamais seul. Le pouvoir a tellement fait dans la petite manœuvre pour venir à bout de la colère populaire qu'on en est arrivé à le soupçonner d'avoir manigancé un… Aïd avant terme. Pour « économiser » un mardi de contestation estudiantine, il a reculé une fin de Ramadhan mais il en a encore eu pour ses tours de passe-passe. Non seulement les étudiants ont marché, mais jamais leur manifestation n'a été aussi grandiose, l'apport populaire ayant considérablement renforcé les rangs. D'échec en flop, il continue sans rien ménager. Jusqu'où ? La semaine a été pénible. Le pouvoir ne savait plus comment faire avec la finale de la Coupe d'Algérie. Après avoir songé à son annulation, il a décidé de la… délocaliser de la capitale. Faute de pouvoir délocaliser les marches, il a fait ce qu'il pouvait en envoyant à Blida une compétition traditionnellement abritée par le Stade olympique. Du coup, la tension sur les billets et ce qui va avec comme marché noir et dangers potentiels pointent à l'horizon. Ce n'est même pas sûr qu'il puisse éviter ce qu'il redoute le plus dans l'histoire mais ça fait un moment qu'il en est à « limiter les dégâts». La semaine a été pénible dans sa fin. On n'attendait certes pas grand-chose du « discours à la Nation » de Bensalah mais on l'attendait quand même. Finalement, il dit ce qu'on savait déjà. Il a même poussé jusqu'au bout le minimum formel auquel il est contraint en allant vraiment à « l'essentiel » : je suis encore là pour un moment même si les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. J'organiserai l'élection présidentielle et plus rapidement que vous ne pensez. En « prime », les Algériens on eu à découvrir l'érosion de son état physique et ils ne pouvaient pas s'empêcher de penser à l' « autre ». Une malédiction ? S. L.