Résumé : Azad apprend avec surprise que sa belle-mère se droguait. Ce matin, elle n'était venue le retrouver que pour lui demander de l'aider à se procurer de la morphine. Le jeune homme refuse, et lui propose plutôt son aide pour la débarrasser de cette saloperie qui lui rongeait l'âme. Imperturbable, Zahia s'en alla en le menaçant de s'en prendre à lui si jamais il révélait quoi que ce soit... Hélas ! Cette femme ne semble pas prête à améliorer leur relation. Depuis leur dernière entrevue, il savait qu'il ne pouvait plus rien espérer d'elle. Désormais, elle le prendrait en grippe, le fuirait, lui interdirait peut-être même de venir à la maison, d'aller récupérer Katia du lycée ou de la faire sortir. A cette pensée, son cœur se serra. Il avait tant espéré retrouver une famille unie. Malgré l'hostilité de Zahia à son égard, il ne pouvait s'empêcher de croire à une meilleure entente avec son père et sa sœur. Certes, jusqu'à ce jour, il n'avait pas eu à trop s'en plaindre. Mais Zahia voudra se venger de lui à coup sûr. Oui... c'est ça... elle voudra se venger à sa manière, en l'empêchant de les approcher tous. La nuit étendait ses voiles et la ville commençait à s'illuminer. Il avait déposé Katia à la maison, et était allé faire quelques courses. La soirée allait être aussi solitaire que d'habitude, mais Azad ne s'en plaignait pas trop. Il avait une bonne bibliothèque, une vidéothèque, et il saura agréablement meubler son temps en cas d'insomnie. Il gare sa voiture au parking, prend ses sachets, et se dirige vers son immeuble. Le portail était fermé. Il prend ses clefs et ouvrit. Le réceptionniste était parti, mais l'entrée était illuminée. Le clignotant rouge au dessus de l'ascenseur, lui apprend que ce dernier était occupé. Il attendit un moment, puis décide de prendre les escaliers. Arrivé au premier palier, il cru entendre un cri... Une voix suppliante... Cela venait de l'étage au dessus. Azad se met à monter les marches quatre à quatre. Quelqu'un avait besoin d'aide. Il arrive au deuxième étage, et constate que la porte de l'appartement du fond était grande ouverte. C'était l'appartement de Hadjira ! Cette dernière criait et suppliait... Il l'entendit pousser des chaises, heurter des meubles, faire tomber de la vaisselle et des bibelots. Que se passe t-il donc ? Un cambrioleur s'était-il introduit chez-elle ? Cette seule idée balaya toutes les hésitations du jeune homme, qui laisse tomber ses paquets pour s'introduire en courant dans l'appartement. Il découvrit alors un spectacle inattendu. Hadjira courait dans tous les sens et renversait tout ce qui se trouvait sur son passage... Elle avait un balai et une serviette au bout de ses bras, et donnait des coups à droite et à gauche. Elle passe devant Azad puis repasse, sans même remarquer sa présence. Il comprit alors que Hadjira poursuivait une souris. Il lui prend alors le balai des mains, et s'introduit dans la cuisine où il pense mettre fin aux grandes frayeurs de sa voisine. Son instinct ne l'avait pas trompé. La souris s'était refugiée sous la cuisinière. Plusieurs tentatives furent nécessaires pour la déloger, avant qu'un coup de balai l'assomme. Azad lui écrase alors la tête et prend une pelle pour la ramasser et la mettre dans un sac en plastique. Il regarde Hadjira, qui encore terrifiée, avait suivi la scène sans broncher. - Je vais descendre la jeter dans la grande poubelle du quartier, lui dit-il en lui désignant le sac avec une moue de dégoût. Ou bien préfères-tu la garder en souvenir ? Elle recule et porte une main à sa bouche. Azad eut juste le temps de la retenir. La jeune fille perdit connaissance dans ses bras. Il s'en voulu... Il avait tenté de plaisanter pour la rassurer, mais il n'avait pas prévu sa réaction. Les nerfs de Hadjira avaient été soumis à rude épreuve. Il la porte et l'allonge sur le fauteuil du salon, avant d'aller chercher un verre d'eau et une serviette mouillée. Hadjira ouvrit les yeux et Azad lui fera boire quelques gorgées d'eau. - Ça va aller... Ce n'était qu'une souris, voyons, Hadjira. Elle avait encore un regard apeuré. Azad passe une main sur son front : - C'est terminé... Je l'ai tuée... Tu n'as plus rien à craindre. Il se lève, mais elle le retint par la main : - J'ai... j'ai peur. Je ne sais s'il n'y en a pas d'autres dans l'appartement. Azad s'agenouille devant-elle : - Cette souris a dû rentrer par la gouttière. Il faut fermer les fenêtres quand tu n'es pas à la maison... Cela n'arrive pas tous les jours, mais de temps à autre, les ménagères retrouvent ces bêtes dans leur cuisine. Tout comme les humains, elles recherchent de la nourriture et de la chaleur. Je ne crois pas qu'il y ait un rat ou une autre souris chez-toi, mais pour plus d'assurance, tu achèteras dès demain de la mort-aux-rats et tu en mettras en peu partout dans l'appartement. Utilise un bout de fromage pour plus d'efficacité... (À suivre) Y. H. Nom Adresse email