De nouvelles comparutions devant la Cour suprême ont eu lieu hier. Abdelkader Zoukh a été placé sous contrôle judiciaire et le wali d'El-Bayadh relaxé. L'affaire Sovac s'est également poursuivie au tribunal Sidi M'hamed où le procureur a ordonné l'incarcération de Mourad Oulmi, patron de l'entreprise, l'ex-P-dg du CPA, ainsi que huit cadres, dont quatre du ministère de l'Industrie. Ali Haddad a été, quant à lui, condamné à six mois de prison, mais demeure poursuivi dans d'autres dossiers très lourds. Haddad condamné à six mois de prison Ali Haddad a été condamné hier à six mois de prison ferme par le tribunal de Bir Mourad Raïs. Son co-accusé, l'ancien directeur des titres et documents administratifs des services biométriques, a, quant à lui, échoppé de deux mois de prison avec sursis. Lors du procès, Lahcene Boualem s'était défendu en révélant que l'ancien Secrétaire général du ministère de l'Intérieur lui avait donné instruction d'agir pour fournir à Haddad un second passeport. Ce dernier avait lui aussi fait savoir qu'il avait eu un entretien avec l'ex-Premier ministre Sellal et que celui-ci n'avait trouvé aucun inconvénient à accéder à la demande de l'homme d'affaires qui avait motivé sa demande par la fréquence de ses voyages à l'étranger. «A chaque déplacement, je présente l'un des documents (…) à Oum Tboul, mon intention n'était pas de prendre la fuite, je projetais de me rendre en vacances sans plus» avait également déclaré l'ancien patron du FCE au juge qui l'écoutait. A la fin de l'audience, le procureur avait requis une peine d'emprisonnement de 18 mois et 100 000 DA d'amende pour les deux prévenus. Les avocats s'étaient insurgés contre la demande du procureur. Ils ont axé leur plaidoirie sur «l'inconsistance» des chefs d'inculpation «faux et usage de faux» car «des milliers d'Algériens sont en possession de deux passeports qu'ils ont pu acquérir sur la base d'une instruction datant de 2005». Haddad s'en est donc sorti avec six mois de prison dans cette affaire, mais les plus gros dossiers sont à venir. L'enquête déclenchée par le parquet d'Alger autour de son groupe ETRHB bat son plein et a déjà valu l'incarcération de deux anciens Premiers ministres, Ouyahia et Sellal, et de Amara Benyounes ancien ministre et chef de parti. Abdelkader Zoukh sous contrôle judiciaire : Le procureur de la Cour suprême qui l'a auditionné durant la matinée d'hier a donc décidé de le placer sous contrôle judiciaire, une mesure qui le contraint à se déplacer chaque début de mois pour signer un procès-verbal auprès du juge chargé de son dossier. Abdelkader Zoukh a été également sommé de restituer ses documents de voyage car étant désormais officiellement frappé d'ISTN (interdiction de sortie du territoire national). Son dossier est lié à celui du groupe ETRHB Haddad, et à l'homme d'affaires lui-même puisqu'il est poursuivi sur la base d'éléments le mettant en cause dans des procédures irrégulières d'octroi de biens immobiliers à l'ancien patron du FCE. L'ancien wali a été auparavant écouté à trois reprises par le tribunal de Abane-Ramdane. Des sources bien au fait des évènements indiquent que ce dernier pourrait à nouveau comparaître prochainement devant le tribunal Sidi M'hamed dans une affaire où se trouve impliqué son fils. Le wali d'El Bayadh relaxé Son audition par le procureur de la Cour suprême s'est également déroulée hier peu de temps après celle de Abdelkader Zoukh. Il était notamment poursuivi dans le cadre de l'acquisition par le groupe Haddad d'un terrain de 50 000 hectares où le groupe ETRHB envisageait, disait-il, de développer l'agriculture. En mai dernier, un communiqué signé par Khanfar livrait au public les détails de l'affaire affirmant surtout que le groupe ETRHB avait renoncé au projet après une étude défavorable. Le patron de Sovac sous mandat de dépôt Mourad Oulmi a été placé sous mandat de dépôt dimanche au soir au terme d'une longue journée passée au tribunal Sidi M'hamed où un juge d'instruction était chargé de l'écouter sur la base de l'enquête préliminaire menée par la Gendarmerie nationale. Mercredi, ce dernier avait été interpellé, ainsi que son frère et associé, et conduit à la brigade de Bab Jdid où il a été longuement interrogé avant d'être placé en garde à vue et présenté, dimanche matin, devant le procureur de la République. Comme Ali Haddad et Mahieddine Tahkout, Mourad Oulmi est accusé d'avoir bénéficié d'avantages énormes et passe-doits lui ayant permis l'acquisition de marchés faramineux. Dans le cas présent, l'affaire tourne tout particulièrement autour de l'usine de montage de véhicules volgswagen, une marque dont il détenait le monopole grâce aux facilités octroyées par Ahmed Ouyahia. L'ancien Premier ministre a d'ailleurs été sorti de la prison d'El-Harrach et amené à ce même tribunal. Il a été auditionné durant de très longues heures. L'ancien DG du CPA et huit cadres, poursuivis dans l'affaire Sovac, incarcérés Ces personnes font partie d'un groupe d'une cinquantaine de cadres convoqués et écoutés depuis dimanche par le procureur de la République dans l'affaire Eulmi. Ils sont issus de différents secteurs : l'entreprise Sovac, le ministère de l'Industrie mais aussi le CPA (Crédit populaire algérien) qui a financé les affaires du principal mis en cause. L'ancien P-dg a été écouté durant de très longues heures avant d'être placé sous mandat de dépôt. Hier, on apprenait aussi que parmi les huit autres cadres incarcérés, quatre occupaient des postes de responsabilité au sein du ministère de l'Industrie. Abla Chérif