Les enquêtes sur des soupçons de corruption et de dilapidation de biens publics se poursuivent. Hier lundi, le juge d'instruction près le tribunal de Sidi Mhamed (Alger) a ordonné la mise en détention de quatre cadres du ministère de l'Industrie ainsi que l'ancien directeur de banque, Crédit Populaire Algérien (CPA), Omar Boudiab, dans l'affaire SOVAC, représentant de la marque allemande d'automobile Volkswagen en Algérie. Une affaire où pas moins de 52 cadres ont été entendus par la justice pour plusieurs charges dont la dilapidation de deniers publics, abus de fonction et attribution d'indus privilèges. Parmi eux, l'ancien premier ministre Ahmed Ouyahia qui a comparu avant-hier en tant qu'accusé et l'ancien ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi, également auditionné par la justice. Après les auditions, le juge d'instruction a décidé de placer en détention, quatre cadres du ministère de l'Industrie ainsi que l'ancien directeur général du CPA qui avait accordé des crédits faramineux au groupe de montage automobile. Poursuivis pour obtention de privilèges et de fuites de capitaux vers l'étranger, les frères Oulmi, Mehdi et Kheider, propriétaires du groupe SOVAC, en garde à vue depuis la fin de semaine dernière, ont été, quant à eux, placés sous contrôle judiciaire, par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi Mhamed (Alger) après deux heures d'audition, et bénéficient de la liberté provisoire. L'ex-patron du Crédit populaire algérien (CPA) est impliqué dans l'affaire des « crédits pharaoniques », accordés au groupe SOVAC. L'ex-wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, auditionné dans le cadre d'une enquête liée à des affaires de corruption, a été placé sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction près la Cour suprême, apprend-on auprès de cette institution judiciaire. Abdelkader Zoukh, limogé le 22 avril dernier et, depuis, convoqué à plusieurs reprises par la justice sans être inquiété au vu du statut particulier que confère la loi aux hauts cadres de la nation, a été entendu dans une affaire d'attribution d'assiettes foncières de façon illégale à Ali Haddad, patron du groupe privé d'investissement ETRHB Haddad. Le juge d'instruction près la Cour suprême a également ordonné le retrait du passeport de M. Zoukh, tenu, désormais, de se présenter une fois par mois devant les autorités judiciaires. Dans la soirée d'avant-hier dimanche, le Parquet général près la Cour suprême (Alger) a indiqué dans un communiqué que l'ancien ministre des transports Amar Tou est poursuivi pour « abus de fonction » et d' «octroi d'indus avantages au titre de l'octroi de marchés publics et contrats » et l'ex- ministre des Finances, Karim Djoudi pour « abus de fonction » et « dilapidation de deniers publics ».