Les anciens ministres des gouvernements de l'ex-président de la République Abdelaziz Bouteflika continuent à passer devant les hautes instances juridiques du pays. La valse de hauts responsables de l'Etat devant les instances juridiques, dans le cadre d'enquêtes dans des affaires de corruption ayant fragilisé l'économie nationale, se poursuit. Hier, c'était le tour de l'ex-ministre des Finances Karim Djoudi, et de l'ex-ministre des transports, Amar Tou de passer devant le juge d'instruction de la Cour Suprême. Après avoir été auditionné dans la matinée, Karim Djoudi a été placé sous contrôle judiciaire. L'ex-ministre a été entendu dans des affaires de dilapidation de deniers publics, d'abus de fonction et d'octroi d'avantages injustifiés. Amar Tou qui fait partie d'une liste de douze ex-hauts responsables dont les dossiers ont été transférés à la Cour Suprême, a été pour sa part, auditionné dans des affaires liées à celle de Djoudi, dans l'après-midi. Il a été, lui aussi mis sous contrôle judiciaire ; comme il a été privé de son passeport. C'est en application des dispositions de l'article 573 du code de procédure pénale, que le parquet général près la Cour d'Alger avait transmis au procureur général près la Cour suprême, le dossier d'enquête préliminaire pour des faits à caractère pénal, à l'encontre des ex-ministres et walis : Zaalane Abdelghani, Tou Amar, Talaï Boudjemaâ, Ghoul Amar, Benyounes Amara, Bouazgui Abdelkader, Djoudi Karim, Bouchouareb Abdesslam, Zoukh Abdelkader, Khanfar Mohamed Djamel, Sellal Abdelmalek et Ouyahia Ahmed. Ce dernier a été entendu une nouvelle fois hier, après avoir passé deux nuitées à la prison d'El Harrach, par le juge d'instruction près de la Cour d'Alger, dans le cadre de l'affaire de «Sovac». L'ancien ministre de l'Industrie et Youcef Yousfi et une cinquantaine de hauts cadres de ce ministère, ont été notamment auditionnés dans le cadre de cette affaire. L'ex-directeur du CPA fait partie des personnes convoquées par ce même tribunal. Il doit s'expliquer sur les «crédits faramineux» accordés au patron de Sovac dont pas moins de 50 cadres devaient être entendus également. Pour leur part, les frères Oulmi, Mourad et Kheider, ont été présentés devant le procureur de la République, près le tribunal de Sidi M'hamed, sur des soupçons de corruption et de transfert illicite de devises à l'étranger. En garde à vue depuis jeudi passé, les patrons du Groupe Sovac, représentants de Volkswagen en Algérie, sont accusés d'avoir «bénéficié d'avantages injustifiés» et d'avoir enfreint la «loi régissant le transfert et la circulation de capitaux». L'ancien directeur général de la sûreté nationale, le général-major à la retraite Abdelghani Hamel, a lui aussi, comparu devant le juge d'instruction près le tribunal civil de Blida. Il a été entendu comme témoin par le juge d'instruction dans l'affaire de l'ex-directeur de la sûreté de wilaya d'Alger, Noureddine Berrachedi et de «Kamel El-Bouchi». Ce n'est pas la première fois que l'ex-puissant patron de la police est auditionné dans l'affaire de Kamel Chikhi. Berrachedi est placé sous mandat de dépôt depuis le 03 juin dernier par le juge d'instruction près le tribunal de Blida. L'ex-Directeur de la sûreté d'Alger est poursuivi dans l'affaire dite «Kamel El-Bouchi», liée à la saisie de 701 kg de cocaïne fin mai 2018. Zoukh devant la Cour Suprême L'ex-wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, sera pour sa part auditionné aujourd'hui, par le magistrat de la Cour suprême. D'autres hauts responsables seront entendus dans les prochains jours, à l'instar des ex-ministres de la Solidarité, Djamel Ould Abbès et Saïd Berkat. L'ex-ministre des travaux publics Amar Ghoul ainsi que et Nourredine Telai devront eux aussi être entendus par la justice, après l'accomplissement du retrait de leur immunité parlementaire. Par ailleurs, des sources médiatiques ont fait état de convocation de l'ex-ministre de l'énergie, Chakib Khelil par la cour suprême, dans le cadre des enquêtes sur la corruption. L'ex-ministre, qui se trouverait actuellement au Liban, sera notifié de sa convocation au cours de cette semaine. Le 12 juin dernier, les ex-premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que l'ex-ministre du Commerce, Amara Benyounes ont été mis sous mandat de dépôt à la prison d'el Harrach par le juge d'instruction de la Cour suprême. L'ex-ministre des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane a été placé sous contrôle judiciaire.