Ils n'étaient pas nombreux mais la détermination des étudiants, qui n'étaient que quelque deux centaines, était palpable dans les gestes, les mots d'ordre et les chants qu'ils ont scandés tout au long de la marche qui les a conduits du campus Hasnaoua jusqu'au sanctuaire des martyrs, communément appelé la Bougie du centre-ville de Tizi Ouzou. «Mazalagh dimazighen» (on est toujours des Amazighs), «Pouvoir assassin !», «Djazaïr hourra démocratia !» n'ont cessé de crier les étudiants, visiblement remontés contre Gaïd Salah. Geste de défiance et de contestation des dernières décisions de la justice en incarcérant des jeunes manifestants portant des drapeaux amazighs, les marcheurs ont arboré des dizaines d'emblèmes aux couleurs vert, bleu et or, frappés de la lettre Z en tifinagh. «Awitagh à Harrach» (vous pouvez nous arrêter et nous incarcérer à la prison d'El Harrach), ont scandé les marcheurs dont certains portaient des chaînes autour des mains. Le barde de la chanson kabyle, Matoub Lounes assassiné le 25 juin 1998, n'a pas été oublié par les manifestants qui ont, en outre, réitéré les exigences de la révolution populaire du 22 février 2019. S. A. M.