Des dizaines de milliers de citoyens ont rendu hommage mardi dans le village de Taourirt-Moussa, commune de Beni-Douala (à 20 km au sud de Tizi-Ouzou) au chanteur Matoub Lounès à l'occasion de la commémoration du 21e anniversaire de son assassinat, le 25 juin 1998. Dès les premières heures de la matinée, une marée humaine a envahi la route menant de Tizi-Ouzou vers Béni-Douala, affluant de toutes les localités de la région et du pays pour aller se recueillir sur la tombe du chanteur rebelle assassiné par un groupe terroriste le 25 juin 1998. Ses portraits ornaient la procession et ses chansons fusaient à hauts décibels de tous les véhicules. Après le dépôt d'une gerbe de fleurs sur le lieu de son assassinat à Tala-Bouanane, il a été procédé au dépôt de la première pierre de deux stèles commémoratives, l'une à sa mémoire, et l'autre à celle de son aîné, Amar Imache, militant de la cause nationale, natif de la région. Des femmes, des jeunes, dont certains sont nés après sa disparition, ont tenu à rendre un hommage appuyé au chanteur, appelé «Le Rebelle» qui avait consacré sa vie et son art à la défense «des humbles et des causes justes», souligne une dame drapée du drapeau national et du portrait du chanteur. Des militants politiques et associatifs et des artistes étaient également présents à cet hommage. Malika Matoub, sœur du chanteur et présidente de la fondation qui porte son nom, a appelé, à l'occasion, à «la réouverture d'une véritable enquête» et à «faire toute la lumière» sur l'assassinat de son frère. Concernant le musée Matoub Lounès, devant être réalisé dans une école mitoyenne de sa demeure, Malika Matoub a indiqué que «les travaux n'ont pas encore été entamés pour cause de procédures administratives». Chanteur populaire engagé dans la défense de la langue et la culture amazighes et au riche répertoire artistique, Matoub Lounès a été assassiné le 25 juin 1998 à Tala-Bouanane par un groupe terroriste armé.