Sous un soleil de plomb, les Constantinois n'étaient certes pas aussi nombreux comme au début du mouvement, mais assez déterminés à poursuivre le mouvement jusqu'au départ de tout le système. La canicule a certes retardé les rassemblements des citoyens mais ne les a pas dissuadés pour autant et les premiers groupes de manifestants ne se sont mis en place vers 15h, au moment alors que les fidèles avaient, pour leur part, entamé leur manifestation dès la fin de la prière du vendredi vers 13h45. Pour le 19e vendredi consécutif, la détermination était toujours au rendez-vous avec une seule exigence, le départ de toutes les figures du système et à leur tête Bedoui, Bensalah et même Gaïd Salah. Plusieurs voix se sont élevées hier pour appeler à son départ en effet : "Dawla madania machi aâskaria" (Etat civil et non militaire). Le chef d'état-major de l'armée est accusé notamment de tergiverser pour satisfaire la volonté populaire exprimée par des millions d'Algériens, celle d'en finir avec le système politique et ses figures. Au même moment, d'autres marcheurs insistent sur «Djeïch, chaâb khawa khawa». Les Constantinois ont de nouveau fait entendre leur voix en ce vendredi et si leur nombre diminue au fur et à mesure que les vendredis passent, la détermination, elle, est intacte. La marche hebdomadaire a suivi son habituel parcours déferlant sur les rues Belouizdad et Abane-Ramdane pour arriver, une nouvelle fois, devant le palais de la Culture Al-Khalifa où les manifestants répétaient des slogans qui témoignaient de leur profonde détermination à maintenir la pression : «Maranache habssine, koul djemaâ khardjine» (On ne s'arrêtera pas, chaque vendredi on sortira) et encore «Ntouma matahachmouch.... ahna ma nehabsouch» ou encore «Djebtou Sellal mazel Bedoui». Ceci étant et pour une fois, les défenseurs de l'option Ahmed-Taleb Ibrahimi pour diriger une phase de transition se sont fait discrets. Quant aux forces de sécurité, déployées en masse, elles sont restées en marge, se contentant de surveiller et contrôler les marcheurs sans aucune intervention. Ilhem Tir