Encore une fois, les Constantinois se sont mobilisés fortement hier à l'occasion de la marche hebdomadaire du vendredi démontrant une fois de plus leur attachement à leur mouvement pacifique. Une mobilisation toujours intacte en ce jour de grande chaleur qui s'est manifestée dès la fin de la prière. Le même lieu, les mêmes slogans et les mêmes personnes drapées de l'emblème national ou portant des gilets orange et balais à la main, ont entamé leur marche à la place Colonel-Amirouche, (ex-la Pyramide) et brandissant des slogans hostiles au pouvoir «Doula madania machi askaria» (un Etat civil et mon militaire) notamment. Cette fois-ci la réponse est venue le lendemain du discours du chef de l'Etat Abdelkader Bensalah. «Un discours dans la continuité du système, vide et sans évolution notoire», estime Dr Boughrara, un manifestant, qui ajoute : «Bensalah confirme l'impasse dans laquelle le pouvoir s'est englouti et nous campons également sur nos positions en rejetant son appel.» La foule, qui a grandi au fur et à mesure que le temps passait, a exprimé son rejet en masse de ce discours en déphasage total avec les revendications des Algériennes et des Algériens qui aspirent à la rupture totale avec le système. Les protestataires ont traversé toute l'avenue Abane-Ramdane en scandant : «Non au dialogue… non au dialogue… jusqu'au départ du régime». Les différents carrés des marcheurs ont tous reconduit la détermination d'en finir avec le système politique en place avec les mêmes slogans et en renouvelant, encore une fois, l'exigence du départ de l'actuel chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, et du gouvernement Bedoui, «Ni Bedoui, ni Bensalah». Toutefois, et comme ce fut le cas lors des deux dernières marches, des accrochages verbaux ont été inévitables, au vu des slogans brandis par les uns et les autres. Certains avaient dénoncé les velléités d'instauration d'une dictature militaire en prononçant avec force «Dawla madania, machi askaria» «Gaïd Salah dégage !» et «Djoumhouria machi caserna» (une République, pas une caserne), d'autres étaient d'un autre avis défendant le général et la démarche de l'armée insistant sur «Djeïch chaâb khawa khawa» (armée et peuple frères). Ilhem Tir