Plusieurs personnes hommes et femmes ayant pris part ce vendredi à la 20e marche de la révolte populaire pacifique ont choisi de porter des teeshirts sous l'effigie pile et face de deux slogans «je suis fière de ma culture» ; «je suis fière de ma patrie» avec sur l'un le sigle de l'étendard amazigh et sur l'autre le drapeau algérien. Le ton de la marche est ainsi donné, ce vendredi, par les Oranais. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Il est vrai que pour cette marche, la présence de l'étendard amazigh s'est réduite à quelques-uns seulement. Seuls les plus audacieux l'ont porté avec toutefois des précautions. beaucoup nous le montreront durant le rassemblement à la place d'Armes avant le départ de la marche, plié et caché. «Je ne le sortirai qu'une fois que la marche aura démarré et je me mettrai au milieu de la foule, non pas par peur d'être arrêté, mais pour qu'il ne soit pas absent de la marche. Quitte à être par la suite arrêté, au moins j'aurai défilé avec», confie un jeune. Effectivement, c'est la démarche qu'ont eue tous ceux qui ont porté le drapeau amazigh même s'ils avaient conscience que vendredi passé, les personnes ayant été arrêtées en raison du port de l'étendard amazigh ne l'ont été qu'à la fin de la marche afin d'éviter des tensions avec la foule. Au moment où les marcheurs ont atteint le niveau de la trémie du lycée Lotfi, deux policiers ont voulu arracher à un jeune le drapeau amazigh. La situation a alors failli dégénérer puisque la foule n'a pas laissé faire et s'est mise à crier «pouvoir assassin» empêchant les deux policiers de prendre le drapeau en se mettant à les repousser, ce qui a créé une bousculade et une panique parmi les autres manifestants qui tentaient de s'éloigner. Au milieu des marcheurs, une femme, portant la tenue traditionnelle kabyle, manifeste à côté de son mari qui, lui, a noué l'étendard amazigh avec le drapeau algérien et chantait avec la foule «un peuple uni ne sera jamais vaincu». Elle confie ne pas être kabyle, «c'est mon mari qui est kabyle et je porte fièrement la tenue traditionnelle de notre culture». A la remarque si on venait à l'arrêter pour le port de la tenue, le mari n'hésite pas à dire : «Même si on venait à la dévêtir je continuerai à manifester pacifiquement pour l'unité et la solidarité afin qu'ils dégagent tous.» A. B.