Comme chaque mardi, la communauté universitaire de Béjaïa a battu le pavé, hier, pour réclamer le départ du système. Même si la mobilisation universitaire est de loin moins importante que les précédentes manifestations de contestation du régime en place observées depuis plus de quatre mois, la détermination est loin d'être affectée pour maintenir la pression sur le pouvoir en place jusqu'à son départ. En effet, pour cause de l'approche de la fin de l'année universitaire marquée par les examens, ils étaient pour ce 19e mardi à peine près de 500 manifestants, parmi lesquels de nombreux travailleurs et enseignants, à se retrouver au niveau du campus universitaire de Targa-Ouzemour pour prendre part à l'entame de la marche vers 11h avec le même mot d'ordre : l'exigence d'une rupture radicale avec l'ancien système et réclamer une véritable transition démocratique. Bien avant le début de la marche, les manifestants ont scandé des slogans dénonçant les arrestations des manifestants placés sous mandat de dépôt sous l'accusation de port de l'emblème amazigh, symbole de l'identité millénaire du peuple algérien, et l'incarcération du moudjahid Lakhdar Bouregaâ. Tout au long de la marche, les manifestants, et tout en scandant des slogans fustigeant le chef d'état-major de l'armée, n'ont pas aussi cessé de crier haut et fort leur rejet de Bensalah et du gouvernement Bedoui. «Ni dialogue, ni négociation, le départ obligatoire», «A bas la répression, libérez les détenus», «Houkouma irhabia», «Pouvoir corrompu», ont été quelques slogans repris par la foule. Arrivés devant la cour de justice de Béjaïa, les manifestants brandissant des drapeaux national et amazigh ont observé un rassemblement pour rappeler l'exigence de la libération de tous les manifestants ainsi que la liberté pour le moudjahid Lakhdar Bouregaâ. A. Kersani