La rue a encore grondé, hier, à Béjaïa, à travers une marche de la communauté universitaire, pour réclamer le départ du système politique en place depuis l'indépendance dans le pays. Pour cette douzième semaine de mobilisation depuis la révolte populaire du 22 février dernier, la communauté universitaire une autre fois était au rendez-vous comme le mardi passé malgré les dures conditions de jeûne en cette journée de très forte chaleur avec le même mot d'ordre, l'exigence d'un changement radical du système et le départ de toutes les anciennes figures de ce régime voyou , corrompu et corrupteur décrié par le peuple. Ils étaient plusieurs centaines d'étudiants accompagnés par des enseignants et des travailleurs de l'Université Abderrahmane-Mira à arpenter, vers les coups de 10h30, la principale artère menant du campus universitaire de Targa Ouzemour vers la place de la liberté d'expression Saïd-Mekbal en reprenant des slogans fustigeant le régime en place. Tout au long du parcours de la marche, les manifestants ont scandé des mots d'ordre réclamant une véritable transition démocratique et une justice transparente et indépendante. Des banderoles et des pancartes sur lesquelles sont écrits des mots d'ordre demandant le départ de Gaïd Salah, le chef du gouvernement, Bedoui et le chef de l'Etat par intérim, Bensalah et dénonçant «une justice aux ordres sur fond de règlement de compte et de lutte des clans» ont été également brandies par des étudiants. Les manifestants se sont dispersés dans le calme au milieu de la journée. A. Kersani