Aucune éventualité n'est à exclure pour la prochaine élection présidentielle. Le président du MSP semble ouvert à plusieurs scénarios : valider une candidature consensuelle négociée entre opposition et pouvoir, opter pour une candidature issue de tractations avec les partis politiques ou, le cas échéant, présenter un candidat du parti. Un rendez-vous électoral qui ne pourrait se tenir sans le départ de l'actuel chef de l'Etat, conditionne Abderrezak Makri. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Séance de mise au point hier au siège national du MSP. Son président a tenu à clarifier certains concepts, dit-il. C'est le cas de sa vision du «consensus national». Il considère que «les conditions économiques et politiques actuelles imposent d'arriver à un consensus en ce qui concerne la future élection présidentielle». Comment l'imagine-t-il ? Ce dernier pourrait prendre la forme d'une candidature négociée entre l'opposition et le pouvoir autour d'une personnalité consensuelle avec laquelle, dit-il, il serait possible d'arriver à un accord pour un mandat axé sur l'approfondissement des réformes démocratiques. Deuxième option : l'armée ne présente pas de candidat et dans ce cas de figure, les alliances pourraient se faire à l'intérieur même de la classe politique. Troisième possibilité : si le consensus n'est pas atteint, sa formation pourrait présenter son propre candidat. Animant, hier mercredi, une conférence de presse, Abderrezak Makri est revenu sur la récente réunion du Forum démocratique, faisant part d'une de ses convictions : la feuille de route du Forum démocratique est «historique» car ayant relevé le défi de faire un diagnostic sans complaisance de la situation politique mais surtout de proposer des mécanismes pour faire avancer sérieusement le dialogue. La feuille de route issue de la réunion de Aïn-el-Benian est, dit-il, une réponse à une demande pressante et apporte la preuve que la classe politique a fait preuve de responsabilité en prouvant qu'elle pouvait être à l'origine d'initiatives. A ceux qui reprochaient aux partis politiques présents audit forum d'avoir tourné le dos à une des revendications de la rue, à savoir le départ du chef de l'Etat. Faux ! rétorque Makri. Son parti est toujours pour le départ de Bensalah. C'est même, dit-il, une condition sine qua non pour la tenue d'élections libres et transparentes. C'est même, dit-il, «une garantie» puisqu'aucune instance ne peut faire face au processus de torpillage du processus électoral si aucune volonté politique n'est perceptible pour mettre un terme aux pratiques déloyales. Pour le président du MSP, la balle est aujourd'hui dans le camp du pouvoir surtout qu'après la date du 9 juillet, le pays est sorti du cadre de la Constitution, vers lequel, dit-il, il est aujourd'hui urgent de revenir dans les plus brefs délais. Idem pour la libération des détenus d'opinion. Makri profitera également de cette sortie médiatique pour réitérer son opposition à l'idée d'organiser une Assemblée constituante en raison de la nature même de la révolution en cours et de l'impossibilité de désigner des représentants jouissant de la légitimité. N. I.