Le MSP compte relancer son appel au consensus national autour d'une transition démocratique et économique «Il existe des voix raisonnables ou de bonnes volontés qui défendent le consensus au sein du système...» Le vocabulaire politique s'est enrichi ces derniers temps d'une nouvelle terminologie: le consensus national, Constitution consensuelle... Ces termes reviennent plus souvent dans les discours et déclarations des politiques à une année de la présidentielle. Certains hommes politiques de l'opposition affirment qu' «il existe des voix raisonnables ou de bonnes volontés qui défendent le consensus au sein du système». Ces partis partisans du consensus sont conscients que rien ne se fera sans le pouvoir en place. Toutefois, cette démarche ou vision tranche avec la multiplication des appels à un mandat supplémentaire du chef de l'Etat, à moins d'un an de l'élection présidentielle prévue en avril 2019.Dans ce contexte, le MSP compte relancer son appel au consensus national autour d'une transition démocratique et économique, en prévision de l'élection considérée. Ce parti prétend que «l' Algérie est à la croisée des chemins, le prochain président de la République héritera d'une situation très difficile, qui appelle à un consensus avec tous les Algériens pour surmonter la pente raide». Pour cette formation islamiste, «aucun gouvernement ne peut réussir à lui seul des réformes économiques profondes et structurelles s'il n'est pas soutenu par les principales forces politiques». Ce mouvement a présenté trois propositions de sortie de la crise multidimensionnelle qui secoue le pays depuis 2013.D'après Makri reconduit à la tête du MSP à l'issue du 7e congrès du parti, «il s'agit notamment, de faire pression sur le pouvoir afin qu'il s'asseoit autour de la table avec toute la classe politique pour trouver une solution consensuelle à la crise qui secoue le pays».Cette vision est exprimée à travers le pacte des réformes politiques, lancé au nom du mouvement en 2013, l'appel à une transition démocratique négociée entre l'opposition et le pouvoir, contenue dans la plate-forme de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (Cltd), et le récent «appel au consensus». C'est parce que ce parti «est convaincu que le pouvoir n'est pas près de lâcher prise sur une question aussi importante de succession, en optant pour un scénario démocratique que l'appel sera réitéré à moins d'une année de la prochaine échéance électorale». Trois scénarios sont envisageables, indique-t-on. «Le scénario démocratique, celui du statu quo et le scénario de consensus». Ce dernier consisterait à organiser une conférence nationale avec tous les partis pour désigner un candidat de consensus chargé de former un gouvernement d'union nationale et de lancer les réformes nécessaires dans la perspective. Pour sa part, le FFS, considère qu' «il y ait une urgence à aller vers un consensus national qui ouvre de nouveaux horizons aux Algériens». Pour le FFS «la reconstruction du consensus national passe par le changement pacifique et ordonné du régime». Ali Benflis, président du Parti Talaie El Houriyet, n'a de cesse de réaffirmer qu'une solution durable de la crise globale passe nécessairement par un dialogue inclusif, avec la participation de représentants du pouvoir politique en place, des partis et personnalités politiques nationales et de représentants de la société civile pour établir une feuille de route «consensuelle» afin d' engager le pays sur la voie de l'édification d'un système politique démocratique, d'un Etat de droit et d'une société solidaire. Au yeux de l'ex-chef du gouvernement, candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2014, la présidentielle de 2019 n'est pas une priorité. Le RCD de son côté prône un changement concerté.