La présidence de la République annoncera, aujourd'hui jeudi, les noms des personnalités membres du panel chargé de conduire le dialogue politique inclusif, indique une source sûre. Source qui confirme également la désignation de Karim Younès en qualité de président de cette instance. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Les noms des personnalités mandatées pour conduire cette médiation seront présentés, aujourd'hui jeudi, via un communiqué officiel du palais d'El-Mouradia. « La composante est quasiment arrêtée, elle devrait comprendre entre cinq et sept membres qui répondent aux critères édictés par Abdelkader Bensalah dans son discours du 3 juillet, à savoir : ne pas être impliqué dans des affaires de corruption, ne pas avoir de lien avec le régime d'Abdelaziz Bouteflika et ne pas avoir d'ambition politique », précise une source au fait de ce processus de sélection qui prend en compte, également, le critère des « équilibres régionaux ». Mardi, la présidence avait confirmé, dans un communiqué, marquant une rencontre entre le chef de l'Etat par intérim et son Premier ministre, l'imminence de l'annonce des noms des personnalités de ce panel. « Il a été procédé à l'évaluation de la situation politique à la lumière de l'approche déclinée par le chef de l'Etat dans son discours prononcé à la veille de la commémoration de la fête de l'Indépendance et de la Jeunesse et à l'examen des mesures que l'Etat compte mettre en place pour accompagner le processus de dialogue inclusif visant l'organisation de l'élection présidentielle, un processus qui sera conduit par un panel de personnalités nationales probes, indépendantes et crédibles, dont la composante, actuellement objet de contacts et de consultations, sera connue incessamment .» Comme annoncé dans notre précédente édition, Karim Younès, ancien président de l'Assemblée populaire nationale de 2002 à 2004, prendra la présidence de ce panel. Karim Younès, qui figure parmi la liste de 13 personnalités mandatées hier mercredi par le Forum civil pour le changement, a confirmé sa participation à un « processus souverain de médiation » dans un communiqué de presse diffusé sur internet. « A l'instar d'autres personnalités, la société civile vient de me solliciter, officiellement, à travers ses animateurs, lors d'une conférence de presse, tenue ce jour même, mercredi 17 juillet, afin que je puisse apporter ma contribution, et rejoindre les efforts de ceux qui sont à la recherche des voies et moyens de sortie de crise. Cette initiative entre dans le cadre d'un processus souverain de médiation, entre les enfants de la patrie et s'inscrit donc dans l'esprit des revendications légitimes des millions d'Algériennes et d'Algériens qui sont sortis dans la rue pour exprimer leur colère et leur désir de changement. Conscient que l'impasse politique que nous vivons est porteuse de risques, je reste persuadé que seule une démarche concertée, avec l'ensemble des acteurs de la société, est en mesure de favoriser une issue pacifique et conforme aux attentes des Algériens. Je ne peux donc me dérober à mon devoir de citoyen, tout en espérant être digne de la confiance, placée en moi », a indiqué Karim Younès. Aux côtés de Karim Younès, les noms de douze autres personnalités ont été dévoilés par Abderrahmane Arar, le président du Forum civil pour le changement. Il s'agit de la moudjahida Djamila Bouhired, du militant « hirakiste » Islam Benatia, de la constitutionnaliste Fatiha Benabou, du sociologue Nacer Djabi, des avocats Aïcha Zenaï et Mustapha Bouchachi et de l'expert en économie, Smaïl Lalmas. Dans la catégorie « politique » figurent les anciens chefs de gouvernement Mokdad Sifi et Mouloud Hamrouche. Pour ce qui est des « associatifs », nous retrouvons Lyès Merabet, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, et Nafissa Lahreche, présidente de l'Association Femmes en communication. Selon Arar, ces cinq femmes et huit hommes ont été choisis pour leur « prolongement avec le Hirak » et leur « acceptation par le pouvoir et la population ». T. H.