Les consultations que mène le pouvoir en vue de forger le consensus sur le panel de personnalités éligibles à conduire le processus du « dialogue inclusif » en prévision de la prochaine élection présidentielle paraissent porter leurs fruits. C'est du moins ce qu'il faut déduire suite au communiqué de la présidence rendu public à l'issue de l'audience accordée mardi par le chef de l'Etat au Premier ministre Noureddine Bedoui. S'agissant des consultations en question, la présidence a fait savoir que bien que les contacts portant sur la composante du panel se poursuivent, celle-ci sera incessamment connue. Les noms qui circulent présentement et sont présentés comme allant figurer dans le panel donnent à entrevoir que le pouvoir est allé à la pêche au « lourd ». Ce que semble confirmer Karim Younès, l'ex-présidence de l'APN, lui-même ayant été concerné par les consultations et contacts, qui a été le premier à annoncer qu'il va faire partie du panel des personnalités. Après lui, c'est la chaîne « Alger chaîne III » qui a énoncé une liste exhaustive des personnalités qui sont susceptibles de conduire le processus du « dialogue inclusif » qui comprend en effet du « beau monde » dont le « Forum civil pour le changement » a revendiqué la paternité par la voix de son porte-parole Abderahmane Araâr. Sous réserve que les personnalités dont les noms figurent sur cette liste ont effectivement accepté d'être dans le panel, l'on peut avancer que leur choix est susceptible de réunir un large consensus dans la classe politique et la société civile. Mais il y a que pour être « partant » ces personnalités, comme cela a été précisé par Karim Younès et le porte-parole du « Forum civil pour le changement », posent comme conditions que le « dialogue inclusif » matérialise les « revendications plusieurs fois réitérées à travers la révolution pacifique déclenchée par la population algérienne en février 2019 sans quoi tout est voué à l'échec ». Bien que dans la liste donnée pour être celle du panel figurent des personnalités qui sont comptées comme des « porte-paroles » agréés par le mouvement populaire, Karim Younès a tenu à affirmer qu'aucune dans cette liste n'est dans l'intention d'être la représentante du mouvement ni dans la prétention de s'autoproclamer son « porte-parole ». Reste à savoir si le mouvement populaire va donner son onction au panel qui pourrait résulter des consultations menées par le pouvoir auxquelles apparemment il ne prend pas part. Ce qui est même une certitude sachant que ce mouvement populaire décrète chaque vendredi qu'un dialogue sur quoi que ce soit avec le pouvoir est inenvisageable tant que Bensalah et Bedoui resteront à leur poste et que les détenus pour délit d'opinion n'auront pas été libérés. Même les plus « bienveillantes » parmi les personnalités données pour faire partie du panel réviseront probablement leur position si le pouvoir de fait ne fait pas de geste sur ces deux préalables.