Le Forum civil pour le changement présentera, aujourd'hui mercredi, une nouvelle initiative de sortie de crise. Ce rassemblement, qui compte une soixantaine d'associations, rendra publics les noms d'une douzaine de personnalités nationales, dont certaines intégreront le panel chargé de conduire le dialogue national inclusif. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Après avoir été partie prenante lors des rencontres du 15 juin et du 6 juillet, le Forum civil pour le changement a décidé de lancer sa propre initiative. Ce regroupement d'une soixantaine d'associations activant dans différents secteurs dévoilera, au courant de la matinée d'aujourd'hui mercredi, au siège du réseau Nada, les contours de son projet de dialogue inclusif. Celui-ci se base sur un panel de personnalités nationales indépendantes et sans affinités partisanes qui aura à conduire un processus pour aboutir à un scrutin présidentiel. Ces derniers jours, le Forum est parvenu à contacter une douzaine de personnes, dont l'ancien président de l'APN, Karim Younès, l'ancien chef de gouvernement Mokdad Sifi, l'avocat Mustapha Bouchachi ou encore l'expert en économie Smaïl Lalmas. Des juristes et des scientifiques devraient également faire partie de ce panel. Dans un long post publié hier matin sur sa page Facebook, Karim Younès a confirmé sa participation à une initiative de dialogue. « J'ai maintes fois rappelé à tous ceux qui m'ont approché, pour m'entretenir de l'initiation d'un processus souverain de médiation, que le cadre du dialogue recherché entre les enfants de la patrie doit, impérativement, s'inscrire dans l'esprit des revendications légitimes des millions d'Algériennes et d'Algériens qui sont sortis dans la rue pour exprimer leur colère et leur désir de changement, sans quoi tout est voué à l'échec », écrit-il. L'ancien président de l'APN, qui a démissionné de son poste suite à un long bras de fer contre le clan Bouteflika, ajoute : « Aussi, ma présence au sein de cette instance de médiation, en gestation, étant vivement souhaitée par ailleurs… Puis-je alors me dérober de ce que l'on ne peut considérer que comme un devoir national ? C'est pourquoi, j'ai pris la résolution de faire appel à mes contacts habituels pour parachever la réflexion et m'aider à suivre une démarche qui pourrait être bénéfique pour tous .» Les membres du Forum que nous avons contactés hier insistent sur le fait que cette initiative n'a aucun lien avec les projets de dialogue des partis de l'opposition ni même avec celle initiée par le pouvoir, dont les contours ont été dessinés par le chef de l'Etat par intérim, dans son discours du 3 juillet. Nos interlocuteurs ne le disent pas mais, il semble que le panel final, qui aura à conduire le dialogue politique, sera composé de personnalités proposées, d'un côté, par le pouvoir et, de l'autre, par le mouvement associatif. Une instance de 5 à 7 personnalités nationales « crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane et sans ambition électorale », pour reprendre les propos d'Abdelkader Bensalah. La notion « d'équilibre régional » sera également un facteur qui sera pris en compte dans la composition de ce groupe de médiation. Le fait d'être désigné par la société civile étant un gage de crédibilité envers l'opinion publique. Dès la présentation par le Forum civil pour le changement de sa liste de personnalités, la balle sera, alors, dans le camp des autorités. Abdelkader Bensalah pourrait intervenir immédiatement après, pour le lancement officiel du processus de dialogue. T. H.