Le recteur de l'université M'Hamed-Bougara de Boumerdès UMBB, le professeur Mohamed-Tahar Abadlia, nous a accordé un entretien, en présence du vice-recteur chargé de la pédagogie, le professeur Bachir Chamani. L'interview portait sur trois thèmes qui intéressent l'actualité immédiate de l'université, à savoir le bilan de l'année universitaire qui s'achèvera le 31 juillet, les notes des étudiants qui soulèvent la controverse, et les préparatifs pour les nouvelles inscriptions. Le Soir d'Algérie : L'année 2019 qui a été pour le moins mouvementée s'achève, quel est votre bilan au plan pédagogique ? Professeur Bougara M'hamed : Effectivement, l'année 2019 est très agitée au regard de ce qui se passe dans le pays. Au début de l'année on pensait qu'on allait boucler l'année le 4 juillet pour commencer la nouvelle en septembre sans aucun problème et sans réclamation, ni grève. Malheureusement survient le Hirak qui nous a perturbés jusqu'au 6 mai. Nous avons récupéré entre 80 et 85% des cours. Au lieu de réaliser 14 semaines, certaines facultés ont assuré les cours en 10 semaines mais la majorité sont arrivées jusqu'à 12. En fait on n'a perdu que deux semaines. Maintenant, il y a certaines Facultés qui ont déjà achevé l'année. D'autres, sont en voie. Nous enregistrons quelques perturbations dans une seule Faculté. En effet, pour ce qui concerne la Faculté de sciences, les étudiants de la première année, de la seconde année et les M1 demandent, pour des raisons d'assimilation des cours un peu accélérés, pour rattraper le retard, de reporter la fin de l'année à septembre. Au départ nous avions refusé, mais devant l'argumentaire des étudiants nous avons cédé. Donc le reste des cours et les examens pour la Faculté de sciences reprendront à partir du 3 septembre. En fait, l'année de la Faculté de sciences sera bouclée fin septembre. Mais pour l'ensemble de l'université, les examens et les soutenances se poursuivent jusqu'au 26 juillet et s'arrêteront le 31 du même mois. Le professeur Chamani intervient pour donner quelques indications techniques : pour l'année 2018-2019, notre université a inscrit 31 071 étudiants, dont 20 920 en licence et 10 151 en master. Il est prévu 5 536 M3 sortants dont 4 236 en master. 4 Facultés ont terminé leurs programmes respectifs. Comme vous l'a expliqué le recteur, nous avons quelques problèmes avec la Faculté de sciences. Toutefois une partie de l'effectif de cette Faculté a terminé l'année. Nous parlons des perturbations du second semestre, sinon le premier semestre a été bouclé normalement par toutes les Facultés. Certains étudiants se sont plaints de la notation. Selon eux certains enseignants se sont livrés à des surenchères. On doit comprendre que l'enseignant, dans le monde entier, est autonome. Il est face à sa conscience. Je ne pense pas que les enseignants, hormis un ou deux, qui ne sont pas « normaux », distribuent des notes imméritées. En revanche, cela peut arriver lors des soutenances. Comme c'est un mémoire de fin d'études, les jurys pourraient être complaisants. Mais jusqu'au jour d'aujourd'hui, je n'ai reçu aucune plainte. Si maintenant des étudiants dénoncent ce genre de situation, nous engagerons des enquêtes et la personne incriminée, si le fait dénoncé est avéré, sera sanctionnée. Qu'en est-il des préparatifs des inscriptions des nouveaux bacheliers ? Les inscriptions se feront en fonction du nombre des bacheliers de la wilaya qui s'inscriront à l'UMBB. Parmi les bacheliers de la wilaya, certains iront dans les universités d'autres wilayas dans les filières de médecine, médecine vétérinaire, énergie renouvelable, architecture ou autres. Par ailleurs, nous avons, au sein de notre université, quelques filières, comme les hydrocarbures, à recrutement national. Le nombre de nouveaux inscrits sera déterminé en tenant compte de ces paramètres. En tout état de cause, nous allons dégager 5 300 places pédagogiques pour l'année 2019-2020. Le dispositif des préinscriptions, automatisé, est en place et des améliorations de gestion sont enregistrées. La nouveauté c'est la répartition des préinscriptions dans le temps pour ne pas créer de bouchons. Pour conclure, je dirais ceci : au début on a rencontré des difficultés découlant des évènements que vit notre pays. j'ai eu quelques appréhensions, mais grâce à la maturité des étudiants et au dévouement des enseignants, je considère finalement que nous avons eu une année presque normale. Propos recueillis par Abachi L.