Première sortie médiatique du secrétaire général du FLN depuis plusieurs semaines. Mohamed Djemaï en a profité pour régler ses comptes avec ceux qui veulent faire endosser au parti la responsabilité de la gestion des vingt dernières années. Le secrétaire général du FLN balaye du revers de la main les critiques et appelle ses anciens alliés à assumer leur part de responsabilité. Le numéro un du parti s'exprimait, hier mercredi, pour la première fois au sujet de la démission de Bouchareb. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Pas question d'assumer seul les retombées de la gestion de l'ère Bouteflika. Le secrétaire général du parti assure avoir le courage d'assumer sa part de responsabilité mais appelle ceux qui ont partagé les postes de responsabilité avec le parti doivent également assumer la part qui leur revient. Mohamed Djemaï, qui réunissait hier les secrétaires généraux des mouhafadate, a tenu à rappeler que la FLN , même en étant le parti majoritaire, n'a jamais gouverné seul et n'était pas seul maître à bord lors des prises de décision. Les échecs, dit-il, ne peuvent pas être mis sur le compte du parti uniquement, soupçonnant ceux qui le font de vouloir «discréditer» le parti pour prendre sa place. Il s'agit, ni plus ni moins, que d'un «complot interne et externe», dit-il, visant à «faire disparaître le parti». Considérant qu'il était urgent de rétablir les vérités, Djemaï a affirmé que les cadres du FLN sont les plus grosses victimes, car obligés aujourd'hui de payer pour des décisions prises par d'autres. Le parti a été spolié, déplore-t-il, aussi bien localement qu'au plan national ou même en ce qui concerne les postes au sein du gouvernement ou la chefferie du gouvernement puisqu'il a été souvent obligé de faire des concessions et de partager des postes de responsabilité. Abordant, pour la première fois, l'épisode du départ de Moad Bouchareb, le secrétaire général du FLN a expliqué avoir préféré sacrifier un poste pour assurer la «continuité du parti» et a fini par demander au président de l'APN de déposer sa démission. A la veille de la réunion du comité central qui se tient ce matin, le secrétaire général du FLN a rappelé que cette instance ne s'était réunie qu'une seule fois depuis la tenue du dixième congrès en raison des turbulences que le parti a traversées et «à cause de ceux qui ont voulu faire sortir le parti de la légalité pour le faire rentrer dans la tourmente». Pour Mohamed Djemaï, la tenue de ce comité central est en soi une victoire pour un rapide retour à la voie légale que l'ensemble des militants et militantes attendent. Djemaï leur a promis, hier, une préparation active du prochain congrès dans les délais et de le placer sous le signe de la non-exclusion .En attendant, le parti œuvrera à tracer « une feuille de route politique», à installer un conseil de la jeunesse mais surtout à se préparer à prendre part au dialogue qui se prépare car, de l'avis de Djemaï, songer à en exclure le FLN serait impensable ! N. I.