Quasiment en hibernation depuis l'épisode de l'élection « surprise » du président de l'Assemblée populaire nationale, le FLN organise, en cette fin de semaine, deux rendez-vous organiques. Son comité central se réunit jeudi pour la désignation d'un nouveau bureau politique alors que les mouhafed sont conviés à une rencontre demain mercredi. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Première sortie médiatique du secrétaire général du Front de libération nationale depuis le camouflet qu'il a eu à subir lors de l'élection du président de l'APN. Mohamed Djemaï réunit, demain mercredi, les secrétaires généraux des mouhafadate et les présidents des comités de transition. Le lendemain, c'est une session ordinaire du comité central qui se tiendra au niveau du Centre international des conventions. A l'ordre du jour, la désignation des membres du bureau politique du parti. Ce dernier traverse une zone de turbulence depuis le départ de son ancien secrétaire général, officiellement pour des « raisons de santé ». Dans sa quête d'un nouveau départ dans un contexte politique des plus particuliers, le parti a eu les plus grosses difficultés à surfer sur la vague du changement. Et pour cause, avec un président qui n'était autre que l'ancien chef de l'Etat, le parti pouvait difficilement s'en démarquer. Son ancien secrétaire général avait mis le parti au service d'un régime auquel il est systématiquement identifié. Le départ de Ould Abbès n'a, en rien, amélioré l'image du parti. Son successeur, Mohamed Djemaï, tente, depuis son intronisation, de conjuguer le verbe changer à tous les temps, mais il peine à convaincre. D'abord au sein même de la maison FLN. Son arrivée à la tête du parti aura été le fruit d'un consensus durement arraché. Le comité central du FLN a dû se réunir à deux reprises pour trancher la question de la succession de Ould Abbès. La première réunion du comité central, qui s'était tenue en avril dernier, avait été plus que houleuse. Des échauffourées et des altercations ont éclaté à peine après l'ouverture des travaux. Le bureau de la session avait alors eu beaucoup de peine à rétablir le calme avant de prendre la décision de reporter ladite réunion. Il aura, en effet, fallu attendre que les esprits se calment, une semaine plus tard, pour voir Djemaï intronisé à la tête du parti. Ce dernier était loin d'avoir gagné toutes les batailles. Le départ forcé de Moad Bouchareb de la présidence de l'Assemblée populaire nationale, lui-même issu du parti, poussé à la porte par les députés de sa propre formation politique, augurait d'un autre épisode critique pour le FLN et son nouveau patron. Ce dernier avait, en effet, été contraint de céder la présidence de l'Assemblée populaire nationale à un député d'obédience islamiste. Une première dans l'histoire politique du pays et qui s'inscrit en droite ligne du mouvement populaire. Il ne restait à Djemaï plus qu'à appeler ses troupes à la « réunification », loin de tout « attachement aux postes de responsabilité ». Tout un programme ! N. I.