La Société algérienne de l'électricité et du gaz (Sonelgaz) est contrainte de recourir à l'endettement extérieur pour continuer de financer ses investissements futurs. Chaher Boulakhras, le P-dg de la société, estime que le recours à cette solution est une «nécessité». Le dossier est toujours en discussion, souligne le premier responsable du groupe Sonelgaz qui promet de choisir «les meilleures conditions d'endettement». Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Chaher Boulakhras, qui s'est exprimé hier mercredi à l'occasion de la célébration du 50e anniversaire de Sonelgaz, a expliqué que le groupe traverse une crise difficile : il doit assurer, en même temps, le développement de ses projets et ses investissements. Les pouvoirs publics, dit-il, n'abandonneront pas le groupe. Néanmoins, souligne-t-il, «nous devons faire de l'anticipation pour ne pas tomber dans les erreurs du passé. Nous avons beaucoup de contraintes et nous avons besoin de cash pour lancer les projets maintenant». D'où la nécessité, explique M. Boulakhras, de recourir à l'endettement extérieur. Rien n'est encore décidé, mais le dossier fait l'objet de discussions, assure l'intervenant qui dit que le groupe a reçu des offres intéressantes. Mais aucune décision ne sera prise dans la précipitation. «Nous allons prendre les meilleures conditions d'endettement et la formule la plus confortable et la moins contraignante. Cela n'engage pas l'Etat, mais ce sont des sommes importantes qui sont mises à notre disposition», assure le premier responsable du groupe. Par ailleurs, et même si le groupe enregistre un déficit de 61 milliards de dinars, il continue son plan de développement. Son responsable a indiqué que le plan de développement initié par le groupe a permis d'atteindre un taux d'électrification de plus de 98% depuis 2008. «Nous alimentons aujourd'hui près de 10 millions de clients répartis sur tout le territoire national contre 700 188 clients en 1969. Le taux de pénétration de gaz est de plus de 62%, ce qui nous permet d'alimenter en gaz naturel plus de 5,6 millions de clients aujourd'hui contre 168 000 en 1969. Alors que dans le monde, une personne sur cinq n'a toujours pas accès à l'électricité et près de trois milliards de personnes dépendent de la biomasse pour cuisiner», a déclaré M. Boulakhras. La production de l'électricité, a-t-il encore souligné, est passée de 626 MW en 1969 à près de 21 000 MW aujourd'hui. Les réseaux de transport et de distribution de l'électricité ont atteint 360 000 km et les réseaux de transport gaz sont passés de 2 200 km en 1969 à plus de 122 000 km. Le groupe a aussi réalisé des centrales photovoltaïques dans 14 wilayas pour une puissance totale de près de 400 MW. Le branchement illicite continue également de poser problème à la société dont les pertes sont estimées entre 13 à 14%. «Nous avons réussi à faire baisser nos pertes mais elles restent encore loin des normes mondiales qui oscillent entre 7 et 8% en matière de pertes», a souligné le P-dg de Sonelgaz. S. A.