Dans le sillage de l'annonce officielle du panel composé de six personnes chargées de mener le dialogue autour de l'organisation de l'élection présidentielle, défavorablement accueillie par les manifestants lors du 23e vendredi de mobilisation, les Dynamiques de la société civile pour le changement pacifique relancent les concertations avec les partis politiques. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Une délégation de ce conglomérat d'organisations et d'associations s'est rendue, hier dimanche, au siège du RCD où le projet de l'organisation d'une conférence nationale a été présenté. Les Dynamiques de la société civile, face à la multiplication des initiatives et leur échec, tentent de rapprocher les avis des différents acteurs, notamment ceux de l'alternative démocratique qui préparent une convention nationale pour le 31 août et les forces de changement qui ont organisé le forum de dialogue le 6 juillet dernier. «Après la conférence du 6 juillet, qui n'a pas réussi à réunir tous les partis politiques, notamment du pôle de l'alternative démocratique, nous avons décidé de reprendre les consultations avec l'ensemble des partis politiques des deux pôles du 26 juin (forces de l'alternatives démocratique) et 6 juillet (forces du changement), autour de l'idée de la conférence nationale unitaire , explique Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, membre du Collectif pour la transition démocratique qui fait partie des Dynamiques de la société civile pour le changement pacifique. Selon lui, des rencontres ont été tenues ces derniers jours avec plusieurs partis politiques dont le FFS, le PT, le MPS, le parti de Benflis, celui de Zoubida Assoul et Jil Jadid. Les critiques ayant accompagné l'installation du panel de dialogue par le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, au siège de la présidence de la République et son rejet lors du dernier vendredi de manifestations populaires dans différentes wilayas du pays, rendent sa mission très difficile, voire compromise. Les préalables posés par les membres du panel sont considérés comme des exigences par le mouvement populaire, pour qui, le premier préalable à toute solution, sont le départ des figures du système, notamment Abdelkader Bensalah et Nourredine Bedoui. Des partis de l'opposition ont déjà exprimé leur rejet de ce panel. Cette situation complique davantage les choses et les Dynamiques de la société civile veulent que toute la classe politique et la société civile (à l'exception des partisans de Bouteflika contre lesquels des millions d'Algériens sont mobilisés depuis le 22 février) parlent d'une seule voix afin d'imposer une issue de crise qui prenne en compte les revendications populaires et produise la rupture avec le système actuel. «Notre conférence de la société civile du 15 juin a réussi à faire bouger les lignes notamment chez les partis, car à présent il y a une cristallisation de deux pôles avec deux feuilles de route, le pacte démocratique qui plaide pour un processus constituant et la conférence du dialogue du 6 juillet qui plaide pour des élections présidentielles avec des préalables et garanties. Il s'agit pour nous de trouver un compromis entre ces deux grandes tendances qui traversent aussi le mouvement et la société», détaille Saïd Salhi qui mesure la complexité et la difficulté de la tâche. K. A.