La commission du dialogue et de la médiation, dite Panel, a fait connaître hier, dans un communiqué, sa feuille de route. Le Panel qui compte maintenant un septième membre, en la personne de Mohamed Yassine Boukhnifer, a renouvelé son appel aux personnalités nationales dont les noms reviennent dans les listes avancées par les médias et sur les réseaux sociaux, pour «répondre à l'appel de la Nation». Cet appel concerne également la communauté algérienne à l'étranger. Le panel a annoncé qu'il va commencer à prendre contact avec les acteurs de la société civile, les personnalités nationales, les partis politiques et les activistes du «Hirak» des différentes wilayas du pays et entamer la série de rounds de dialogue pour enregistrer les divers points de vue et visions de sortie de crise présentés et mettre en place une conception précise des voies devant permettre une sortie de la crise actuelle. Le panel consignera les résultats des séances de dialogue dans un projet de document contenant les recommandations qui constitueront l'axe de travail d'une Conférence nationale souveraine chargée d'adopter ce document. Toutes les parties concernées par le dialogue participeront à cette conférence nationale. Les recommandations adoptées par la Conférence nationale seront transmises par le Panel à la présidence de l'Etat qui devra les traduire en lois, règlements et mesures. La constitution du Panel chargé de mener le dialogue national inclusif auquel a appelé le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, dans son discours du 3 juillet 2019, a été le fait dominant dans l'actualité politique algérienne. C'est le premier pas dans la voie qui mène à l'élection présidentielle. Rappelons que les personnalités composant le panel sont : Karim Younes, Mme Benabbou Fatiha, Lalmas Smaïl, Lazhari Bouzid, Abdelwahab Bendjelloul et Benaïssa Azzedine. Les membres du panel ont tenu à préciser qu'ils ne sont ni les représentants du «Hirak», ni son porte parole. Il s'agit d'une démarche volontaire, appuyée par le chef de l'Etat, pour commencer le dialogue, non pas avec le pouvoir, mais avec la classe politique, la société civile, le «Hirak», bref tout ce qui peut être représentatif dans le peuple algérien, à l'exclusion des institutions de l'Etat. Une grande partie des manifestants du hirak pensent qu'il faut faire confiance aux membres du Panel, surtout qu'il s'agit de personnalités indépendantes dont il est facile de vérifier aussi bien l'intégrité morale que la crédibilité et la compétence. La plupart des participants au hirak expriment l'espoir de voir la démarche du panel déboucher sur l'émergence d'une Autorité en charge de l'élection présidentielle dans tous ses aspects et à travers toutes ses étapes. Par ailleurs, le parti Talaie El-Houriyet a affirmé, samedi, dans un communiqué ayant sanctionné la réunion de son bureau politique, que le dialogue national «est un impératif vital où réside l'intérêt suprême du pays», faisant part de sa «profonde conviction» que la proposition relative au dialogue, formulée par le pouvoir, le 3 juillet, «est un pas sur la bonne voie à emprunter». Le parti Talaie El-Houriyet a précisé que l'Algérie «se rapproche du traitement de la crise (...) d'autant que tout un chacun est conscient que le dialogue est le début de tout processus et non sa fin». Le parti d'Ali Benflis, a exprimé sa profonde conviction que la proposition relative au dialogue, formulée par le pouvoir le 3 juillet (...), même si elle est incomplète et ambiguë dans certains points, celle-ci constitue un pas sur la bonne voie à emprunter», étant donné que le système politique en place avait renoncé à gérer le dialogue national, estimant que celui-ci doit être confié à une instance composée de personnalités nationales crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane, ni ambitions électorales. Le parti Talaie El-Houriyet a estimé que la classe politique, la société civile et les élites de la nation, «ont un devoir historique à accomplir qui consiste en la protection de la révolution démocratique pacifique d'une éventuelle dégradation de la situation qui menace la sécurité nationale, et ce en participant à la réunion des conditions nécessaires au lancement du dialogue, afin de parvenir à un large consensus national dans l'objectif de réaliser les aspirations populaires visant le changement du système politique et l'ouverture sur l'édification de l'Etat de droit, l'Etat démocratique et social».