Pour le 24e vendredi consécutif, les marcheurs de la ville de Blida campent sur leurs positions et, dans leurs contenus, les slogans d'hier ne diffèrent pas de ceux des autres vendredis, notamment en ce qui concerne le refus de dialoguer avec ce qu'ils appellent le reste de l'ancien pouvoir. Pour cela, les manifestants rejettent des élections sous l'auspice d'un gouvernement qu'ils rejettent de but en blanc. Ainsi, il a été écrit sur des pancartes brandies par une grande majorité de personnes : «Ma kache hiwar ma'â el ‘îssaba» (Pas de dialogue avec la bande), puisque, poursuivent-ils : «le peuple veut un changement». Il y avait parmi les manifestants des caricatures en phase avec la réalité de l'heure. Ils se sont exprimés à leur façon avec des dessins qui en disent long sur la situation politique du pays. D'autres, par contre, ont été plus direct : «Tarahlou ga'â ya'âni tarahlou», (vous partez tous, veut dire que vous devriez tous partir), ont-ils écrit sur leurs pancartes. D'aucuns ont même usé de proses en scandant : «Ma yekhawafna la nhas la hdid hata endirou nidham djedid» (Ne nous fait peur ni cuivre ni fer, jusqu'à ce que nous formons un nouveau régime). Enfin, avec un zest d'humour, certains ont repris la chanson de Abdelmadjid Meskoun, El ‘Assima, pour changer ses paroles en : «Essem'oû ya sam'îne draham el bitroule wine» (Ecouter ô auditeurs, où est l'argent du pétrole). M. B.