Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique est revenu jeudi sur la polémique suscitée par son projet du renforcement de la langue anglaise dans les universités. Tayeb Bouzid a expliqué qu'il ne s'agit pas de remplacer le français par l'anglais mais seulement de renforcer cette langue. Qu'est-ce qui justifie cette démarche ? Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le premier responsable du secteur a indiqué que les classements des universités au niveau international se basent sur le volume de l'utilisation de l'anglais et le nombre d'étudiants étrangers qu'elles accueillent. L'enseignement doit se faire en anglais, dit-il, pour pouvoir attirer des étudiants étrangers. Le sondage lancé en juillet dernier par le ministre de l'Enseignement supérieur sur le renforcement de l'anglais dans les universités sera clôturé ce lundi 5 août. Le bilan publié mercredi par le premier responsable du secteur révèle que sur un nombre de 94 060 votants, 94,3% sont favorables à cette démarche. Tayeb Bouzid qui s'est exprimé jeudi, en marge de la conférence nationale des universités, a assuré «qu'il s'agit uniquement de renforcer cette langue dans les établissements du supérieur. Il ne s'agit pas de remplacer le français par l'anglais», dit-il. Pourtant, il y a quelques jours, Tayeb Bouzid a adressé une note aux recteurs, leur demandant à ce que les en-têtes des documents administratifs soient écrits dorénavant en arabe et en anglais. Le ministre a également réitéré, jeudi, son appel, aux responsables des établissements du supérieur pour se mobiliser et ouvrir un débat entre eux afin de mettre en place une feuille de route commune au sujet du renforcement de l'anglais. Pour justifier sa démarche de renforcer la langue anglaise dans l'enseignement supérieur, le premier responsable du secteur a expliqué que les étudiants parlent «parfaitement» cette langue. Alors que son prédécesseur, pour justifier le classement des universités algériennes dans les derniers rangs au niveau international, a toujours expliqué que ces classements ne se basent sur aucun critère scientifique, Tayeb Bouzid a affirmé que le classement des universités au niveau international se fait sur la base du volume de l'utilisation de l'anglais et du nombre d'étudiants étrangers accueillis. «Nous ne pouvons accueillir les étudiants étrangers que si l'enseignement supérieur se fait en anglais. Nous avons des universités de niveau pour pouvoir attirer les étudiants étrangers mais ils doivent faire leur enseignement en anglais», a souligné le ministre de l'Enseignement supérieur. «Nous n'allons pas aller vers le suicide», a-t-il rassuré. Par ailleurs, concernant la rentrée universitaire prochaine, le conférencier a indiqué que le secteur va accueillir 271 623 nouveaux bacheliers en septembre prochain. Pour les recevoir, le secteur compte réceptionner d'ici décembre prochain, plus de 83 400 nouvelles places pédagogiques, ce qui portera la capacité d'accueil totale au niveau national à plus de 1,5 million de places. Ces capacités, a souligné le ministre, permettront d'accueillir près de 1,8 million d'étudiants. Pour l'hébergement, le ministre a indiqué que le secteur prévoit la réception de 51 370 lits, portant ainsi les capacités totales d'hébergement à 658 600 lits. Pour l'encadrement pédagogique, l'intervenant a souligné que le secteur compte 61 161 enseignants chercheurs. Ce nombre sera revu à la hausse pour atteindre 62 958, avec l'opération de recrutement externe qui est en cours. S. A.