La situation de blocage et d'incertitude qui pèse sur le secteur automobile en Algérie, suite aux nombreuses arrestations de patrons d'usines d'assemblage de véhicules, a soulevé quelques appréhensions sur l'avenir de certains projets en cours de réalisation, comme celui du groupe PSA Peugeot Citroën. Une situation qui s'expliquerait par la récente mise en détention provisoire de l'un des actionnaires de la société, en l'occurrence M. Benhamadi, P-dg de Condor. S'il est vrai que les usines, objet de soupçons de malversations de la part de la justice, suivis de l'emprisonnement de leurs propriétaires et du blocage de leurs comptes bancaires, connaissent aujourd'hui et dans leur majorité, un arrêt d'activité, il n'en est pas de même pour le projet de Peugeot Citroën en Algérie. Benhamadi a été impliqué dans une affaire liée au groupe Condor et n'a aucune relation avec le projet PCPA (Peugeot Citroën Production Algérie) dont les travaux de réalisation battent leur plein dans la zone industrielle de Tafraoui, près d'Oran. Par ailleurs, et dans l'organisation de PCPA, le groupe Condor reste un actionnaire minoritaire qui ne pourrait, en aucun cas, constituer une situation de blocage pour le projet. D'autant que la gestion et le management relèvent des prérogatives du groupe PSA. C'est, du reste, ce qui a été souligné par ce dernier qui précise que «le projet du groupe PSA en Algérie est totalement conforme aux réglementations algériennes et internationales. Le groupe Condor est actionnaire minoritaire de PCPA dont le management opérationnel est assuré par le groupe PSA». Réaffirmant de nouveau ses ambitions pour le marché local, «le groupe PSA confirme son engagement en Algérie au bénéfice du consommateur algérien et dans le respect strict des réglementations». Il est à rappeler qu'après 4 années d'attente et de «résilience», le projet de PSA a pu finalement voir le jour avec le lancement des travaux, il y a quelques jours, lors d'une cérémonie officielle organisée sur site en présence de représentants du ministère de l'Industrie, des autorités locales et du groupe PSA. Il est, d'ores et déjà, prévu qu'à partir de son entrée en activité, au début de l'année 2020, l'usine aura une capacité de production de 50 000 unités par an avec une évolution vers 75 000 après l'intégration, dès la 3ème année, d'activités majeures comme le ferrage et la peinture, ce qui portera le taux d'intégration à 40% au minimum. Le procédé de fabrication débutera avec le SKD avant d'évoluer vers le CKD avec l'installation des nouvelles structures citées ci-avant. Il est évident que le complexe, qui produira dans une première phase les véhicules des marques Peugeot et Citroën, pourrait élargir sa gamme aux deux autres labels du groupe, DS et Opel. Plus de 200 emplois seront créés à la fin 2019 pour atteindre les 600 à fin 2020. A cela s'ajoutent les 450 emplois qui seront assurés par les fournisseurs et les 1 000 composant le réseau de 42 agents agréés à travers le pays. Côté formation, PCPA aura bénéficié des activités d'assemblage en SKD de la 208 dans son académie pour permettre à une cinquantaine de techniciens de se perfectionner et de se préparer à l'encadrement sur site du personnel de la future usine. Côté modèles, l'embargo reste toujours de mise chez PSA, qui tient, toutefois, à souligner que les futurs véhicules produits à Tafraoui seront modernes, adaptés aux attentes des clients et répondant aux «meilleurs standards de qualité, de sécurité et de respect de l'environnement». Ainsi, les passionnés des marques du groupe PSA devront patienter jusqu'au mois de mars prochain pour passer commande. B. Bellil